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Férid Boughedir / Les mésaventure du panafricanisme cinématographique 285
Commentaire déçu du cinéastes camerounais, Jean-Pierre Békolo, à cette
polémique sans fondement « quand serons-nous capables de construire? »
Le plus éprouvant pour moi fut de lire des déclarations du SG vis-à-vis de
la Tunisie, terre de naissance de la FEPACI, qui avait primé, et honoré ce
cinéaste par plusieurs hommages, répétés à de multiples reprises, en des
termes particulièrement blessants, selon lesquels « la Tunisie aurait fondé
et pris la présidence du FPCA pour s’en prévaloir », et en parlant de ma
personne, non plus comme le collègue et le frère que j’ai toujours été, et
non plus sous le titre de membre fondateur, et de membre élu du Haut
Conseil de la FEPACI à son dernier congrès, sous le seul vocable « le tu-
nisien Boughedir » !
Cheick Oumar Sissoko, que nous avons continué à inviter sans problème
aux JCC, où il s’entête toujours à répéter que le comité provisoire du FPCA,
le COT, approuvé au niveau des officiels panafricains avant son élection,
et après cette dernière par lui même, avait « outrepassé ses ordres » en
devenant un comité définitif. Semblant ainsi oublier que la FEPACI,
n’était comme l’OIF, non pas patron mais « parrain » du FPCA, conçu des le
départ comme organisme indépendant, mis sur place avec l’accord de ces
deux organismes, par dès militants bénévoles de longue date à
l’honorabilité irréprochable !
S’étant comporté inconsciemment comme le personnage de son
propre film « Guimba Le Tyran », pensant avoir bien fait de détruire un
« rival » imaginaire, il semble aujourd’hui renoncer à son devoir d’organiser
le prochain congrès électif de la FEPACI, déclare prendre ses distances avec
celle-ci (tout en gardant son poste), où il ne briguera pas de second mandat,
pour revenir à présent se consacrer à l’action politique au Mali.
Voici comment en reproduisant de nouveau l’opposition entre le pragma-
tisme de l’action pratique, face à un certain « dogmatisme » idéologique,
qui avait déjà coûté la vie 30 ans plus tôt au magnifique outil de soutien
collectif régional aux cinémas africain qu’était le CIDC, on peut devenir
dans les faits, sans le vouloir réellement, en sabordant toute nouvelle struc-
ture fantasmée comme rivale, le fossoyeur avéré de l’idéal du Panafrica-
nisme Cinématographique !
J’ai compris dès ce moment-là que, comme ailleurs, les jeux de
pouvoir avaient pris la place du militantisme sincère au service d’une cause
continentale et j’ai réalisé non sans amertume, que par fidélité à la mémoire
de Tahar Cheriaa et de Sembène Ousmane, et de ce qu’avaient initié
Ababacar Samb Makharam puis Gaston Kaboré, au lieu de me consa-
crer égoïstement à quelque projet personnel, j’avais pour travaillé jour et
nuit pendant 3 ans, avec naïveté désintéressée, certainement, à quelque