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Férid Boughedir / Les mésaventure du panafricanisme cinématographique   283

         façon pragmatique, et qui aurait certainement été  accepté  par  Cheikh
          Oumar Sissoko, s’il était présent.
         Malheureusement, ce dirigeant de parti politique et ancien ministre de la
         culture, probablement roué à imaginer des « coup-bas politiques », s’entêta
          à croire de bonne foi et par un cruel malentendu, qu’il s’agissait là  d’un
          « putsch » contre son autorité, comme si Mme Salambéré, le professeur
          Elikia M’Bokolo, ou moi-même, professeur à l’Université de Tunis, et nos
          collègues  militants sincères de  longue  date,  avions des  profils de  put-
          schistes, décréta de façon absurde  que le FPCA, qui n’était pourtant ni une
          association ni une fédération  de cinéastes, mais une structure de collecte
          de fonds en faveur de leur cinéma, était une « Association rivale de la FE-
          PACI », laquelle devait être l’unique regroupement de cinéastes en Afrique,
          sous son autorité et sans rivale!
          À Johannesburg déjà, j’avais remarqué que plus personne ne savait quelle
          était la mission d’origine de la FEPACI, et qu’il faut tout de même rappeler
          ici. C’était tout prioritairement une mission de soutien solidaire au déve-
          loppement des cinémas africains, ipar ce qu’il était plus facile pour un re-
          présentant  d’une organisation  continentale telle que la FEPACI,  de
          rencontrer un chef d’État africain, pour le convaincre d’installer telle ou
          telle mesure ou structures recommandée de soutien au cinéma national et
          régional, qu’un simple président d’association nationale de cinéastes, qui
          n’aurait pas le même poids pour être reçu par son chef d’État, pour la même
          cause. J’ai constaté à Johannesburg que l’élection des secrétaires régionaux,
          n’avait plus pour enjeu de servir cette cause, mais plus d’avoir un titre, un
          bureau, un véhicule et un pouvoir au niveau national, et ne ferait même plus
          l’effort minimum de contacter les associations nationales de sa région, et
          d’en informer le Secrétaire Général, lequel s’est plaint auprès de moi après
          son élection qu’aucun secrétaire régional ne répondait à ses courriers!
                 Voyant que le contrôle de ce fonds, complémentaire à l’organisme
          syndical FEPACI, (fonds ou il n’y avait pourtant encore aucun sou !) ris-
          quait ainsi  d’échapper ainsi  à son contrôle absolu, Cheick Omar Sissoko,
         décida de saborder ce nouvel organisme qui aurait été utile à tous, en de-
         mandant à l’OIF de ne plus le financer, puis en réunissant à grands frais a
         Nairobi tous les secrétaires régionaux, pour leur faire condamner le FPCA:
         Dans une décision ressemblant curieusement à celle des dictateurs poli-
         tiques invoquant un  ennemi extérieur pour mieux asseoir leur pouvoir, le
         SG de la FEPACI , a ainsi  réuni à grands frais tous les délégués régionaux
         de l’organisation à Nairobi, en leur présentant le FPCA comme une structure
         dissidente aux positions de la FEPACI, ayant son siège provisoire en suisse,
         et rivale, (Ce qu’elle n’est absolument pas car elle  ne regroupe pas de ci-
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