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Férid Boughedir / Les mésaventure du panafricanisme cinématographique   281

         la forme d’un véritable « comité des sages » où ont été scrupuleusement re-
          présentées toutes les régions géographiques et linguistiques de l’Afrique,
          un choix approuvé par tous les responsables cinématographiques officiels
          africains présents. Les personnalités composant le COT, qui ont accepté de
          travailler à titre bénévole et, en tant que membres, de ne jamais pouvoir bé-
          néficier des soutiens financiers qu’accorderaient le FPCA, me font l’hon-
          neur de m’élire pour présider ce Conseil dans la continuation de ma tâche
          de coordinateur du projet depuis 2011. Deux experts juristes, l’un africain,
          le tunisien Youssef Ben Brahim, chef du département juridique du minis-
          tère de la Culture, l’autre international, le suisse Benoit Muller, collabora-
          teur régulier de l’OIF, sont chargés de préparer les statuts du futur FPCA,
          dans l’intérêt général du développement des cinémas africains et selon les
          vœux de tous les officiels responsables du cinéma et des cinéastes africains
          présents à cette assemblée de lancement collectif du projet.
          Février 2013: C’est au FESPACO (qui rend en même temps hommage à
          l’une de nos membres, Madame Alimata Salambéré, pour toutes ses ac-
         tions au service du cinéma africain), qu’a lieu la première réunion officielle
          du COT  pour discuter des futurs projets de statuts du FPCA.
         Mars 2013: Après des années de léthargie, la FEPACI va tenter de renaitre
         de ses cendres à l’occasion de son congrès qui se tient à Johannesburg. C’est
         l’occasion pour moi, en tant que coordinateur du projet FPCA, de présenter
         le projet du Fonds Panafricain qui sera construit sous le parrainage de l’OIF
         et de la FEPACI, en complémentarité de celle-ci mais sans y être intégré,
         pour éviter tout conflit d’intérêts. Selon nous, en effet, une fédération d’as-
         sociations qui défend les intérêts des cinéastes et dont le but premier serait
         de faire du lobbying auprès des gouvernements africains pour l’installation
         de structures de développement du cinéma, ne saurait déontologiquement
         diriger un guichet de distribution de finances reservé aux cinéastes, avec
         tous les risques d’abus et de favoritisme que cela pourrait impliquer. Le
         Coordinateur et Président du COT présente au congrès la liste des person-
         nalités toutes honorables membres de bonne volonté du COT. Le Congrès
         leur demande de poursuivre leur action bénévole pour la mise en place du
         FPCA sous la supervision de la FEPACI, qui restera le parrain du projet
         tout comme l’OIF.
                 Le Coordinateur et Président du COT, explique que le Fonds va fi-
         nancer en priorité, non pas des projets de films, mais l’expertise pour l’ins-
         tallation  dans les pays africains de  structures légales  et  fiscales qui
         permettront l’autofinancement futur de projets de production, notamment
         par des prélèvements sur les bénéfices de l’audiovisuel global, tel que la
         téléphonie mobile, les fournisseurs d’internet, etc.
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