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chose qui n’existait plus en réalité, sinon dans le service minimum que sont
les vitrines de films présentées sur le continent aux JCC et au FESPACO et
à Khouribga , et dans d’autres vitrines hors du continent, et qui a pour nom
le rêve pourtant enthousiasmant de « Panafricanisme cinématographique »!
Mais, on ne se refait pas, et je ne vais pas aujourd’hui, malgré cette dernière
blessure encore vive, changer de convictions pour autant!
VIII- LA NECESSAIRE REFORME DE LA FEPACI
POUR QU’ELLE REDEVIENNE UN OUTIL PERTINENT
ET EFFICACE AU SERVICE DU PANAFRICANISME
CINEMATOGRAPHIQUE
« Si la FePaCI n’arrive plus à fonctionner au plan continental comme
c’est le cas, il faut la réorganiser en union de nouvelles entités, non pas
continentales mais régionales, entités basées sur les regroupements éco-
nomiques de futurs possibles « marchés communs » de diffusion de nos
films par tous les moyens nouveaux de l’audiovisuel, regroupements à
fonder logiquement sur des bases à la fois géographiques et linguis-
tiques ». Idrissa ouedraogo, (burkina Faso) déclaration faite aux JCC,
novembre 2017.
Il faut aujourd’hui conclure de ces 50 ans d’existence du Panafri-
canisme cinématographique, que le dialogue interculturel qu’il a réussi à
mettre en place a pu survivre grâce aux festivals, dont il faut saluer la fidé-
lité et la longévité.
Ainsi, Il est remarquable de constater, suite à l’action de ces festivals et de
la conscientisation créée depuis un demi siècle chez leurs publics, (que
nous nous évoquions au début de ce texte ), qu’ il existe bien aujourd’hui
à Tunis un « Ciné-club djibril diop mambety » et à Ouagadougou un
« Ciné -club Tahar Chériaa », deux lieux de dialogue sautant ainsi allé-
grement de part et d’autre du Sahara pour saluer l’œuvre de ces deux vi-
sionnaires, le cinéaste Sénégalais , et le Grand militant Tunisien de la
libération par le Cinéma, en un magnifique « acte de foi » Panafricain. Outre
la barrière naturelle du Sahara ainsi enjambée par le 7 Art, il y avait aussi
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la barrière linguistique, que les festivals ont contribué à dépasser tout natu-
rellement. Notamment quand, pour ne parler que du seul FESPACO, l’Éta-
lon de Yenenga a été attribué au Ghana, en 1989, à l’Afrique du Sud en
2005, au Nigéria en 2007 ou encore à l’Éthiopie en 2009, sans parler des
prix attribués aux cinémas de l’Afrique Lusophone, comme ceux de Gui-
née- Bissau du Mozambique et de l’Angola, faisant découvrir grâce au ci-
néma, d’autres facettes de l’Afrique que celles exprimées par les
« francophones » majoritaires des débuts du 7 Art africain.
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Le Panafricanisme cinématographique a donc réussi à survivre