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Férid Boughedir / Les mésaventure du panafricanisme cinématographique   279

          Novembre 2010: une étude de faisabilité du FPCA est présentée par l’OIF
          aux cinéastes africains présents aux JCC. Un courrier est envoyé par l’ad-
          ministration de l’OIF à tous les chefs d’Etats africains pour soutenir la créa-
          tion de ce Fonds.
          Février 2011: Au FESPACO, en l’absence de la Secrétaire Générale et du
          président de la FEPACI, qui avaient décliné l’invitation de la manifestation
          pour des raisons qui leur sont propres, (selon ce qui nous a été dit, l’impos-
         sibilité  pour le  festival de leur fournir des billets  d’avion en  première
         classe), le Directeur de la culture de l’OIF déclare amicalement aux ci-
         néastes présents qu’en l’absence de réponses des chefs d’Etat sollicités,
         l’OIF risque fort d’enterrer le projet FPCA.
                 J’ai été alors honoré de voir, en tant que doyen des militants pana-
         fricains présents au FESPACO, les cinéastes africains regroupés dans la
         chambre du cinéaste sénégalais Cheikh N’Gaido Ba, secrétaire régional
         de la FEPACI, en présence du cinéaste congolais Balufu Bakupa-Kanynda
         de la « Guilde Africaine des Réalisateurs Producteurs », et de  la Djibou-
         tienne Souad Houssein, responsable du Cinéma à l’OIF fervente militante
         du projet , me demander de coordonner la « remise sur les rails » du projet
         FPCA. Cela en commençant par rédiger une nouvelle demande d’implica-
         tion, personnelle cette fois, de S.E. Abdou Diouf, notamment à travers un
         courrier personnel de sa part à tous les chefs d’Etat africains pour demander
         qu’on relance le projet. Une requête qui sera lue en public à la tribune de la
         conférence de presse de l’OIF au FESPACO. J’accepte de continuer à as-
         surer la Coordination de l’entreprise comme me le demandent les cinéastes
         présents au FESPACO en faisant la synthèse des textes utiles. Comme je
         l’avais fait tant de fois par le passé, au détriment de tous mes projets per-
         sonnels de cinéaste, en devenant le rédacteur des synthèses et des résolu-
         tions de nombre de colloques au service du cinéma africain (par exemple
         en 1982  avec  le  «  Manifeste  de  Niamey  »). A tel  point  que  depuis  la
         disparition de mon « plus-que-frère », mon collègue historien et cinéaste
         sénégalais  Paulin  Vieyra,  Sembène  avait coutume  de  m’appeler
         affectueusement « Notre Scribe ».
         Mai 2011: le cinéaste gabonais Charles Mensah, Président de la FEPACI,
         et moi-même sommes reçus le 26 mai 2011 par Abdou Diouf qui accepte,
         d’interpeler personnellement tous les chefs d’Etat africains en faveur du
         projet FPCA. Dans un souci de pragmatisme et pour faciliter la tâche aux
         futurs donateurs, le président de la FEPACI, Charles Mensah, demande
         par lettre que dans une première étape, pour éviter tout conflit d’intérêts, le
         siège du FPCA ne soit pas installé dans un pays africain mais d’abord dans
         un pays non africain « neutre » accordant des exemptions fiscales aux futurs
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