Page 560 - Livre2_NC
P. 560
Michael T. Martin, Samba Gadjigo & Jason Sylverman/ Solidarité médiatisée 551
Photo 6. Plan final de Black Girl, où un garçon enlève partiellement un masque de son visage pour af-
fronter directement le public. Capture d'écran par l'auteur.
Nâzım Hikmet . Il a donc été influencé par une source différente de contre-
14
récits des récits de l’empire.
JS : Jusqu’à l’âge de 17 ans, l’histoire de Sembène est comprimée en quelques
phrases dans le film, mais elle commence dès l’enfance, lorsque vous êtes so-
cialisé en termes de place dans la culture de votre naissance. Ensuite, vous
êtes éloigné de cette culture et d’autres histoires s’installent. Samba a été en-
voyé à l’école entre 13 à 17ans, avec l’interdiction de parler sa langue mater-
nelle ou de participer à sa culture, ce qui a provoqué un changement interne
[psychique]. À 17 ans, il a découvert Sembène. Je pense que c’est une histoire
assez commune pour...
SG : Pour les personnes colonisées. Dans l’œuvre de Sembène, il y a un fil
conducteur constant qui oppose la voix et l’absence de voix. Son premier
roman, Docker noir [1956], raconte l’histoire d’un docker de Marseille, en
France, qui s’efforce d’échapper à sa situation en écrivant un roman. En ce
sens, c’est un roman dans le roman.
JS : Et le roman est volé.

