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L ' I N N É E T L ' A C Q U I S
IV) UN DISPOSITIF INEFFICACE
Depuis la mise en place en France de la loi sur les chiens dits
dangereux, le nombre de cas de morsures mortelles est en
progression de + 40 % (sur les 16 années précédant la mise
en place de la loi : 19 cas - sur les 16 années suivant la mise
en place de la loi : 27 cas).
Entre 1998 (année au cours de laquelle l’Irlande a mis en
place sa législation concernant des races dites
"dangereuses" ) et 2013, le nombre de personnes
hospitalisées pour morsures de chiens a augmenté de 50 %.
Sous l’empire du Dangerous Dog Act (DDA) qui a été mis en
place au Royaume-Uni en 1991, le nombre d’hospitalisations
dues à des morsures de chiens est passé de 4.110 en 2005 à
7.927 en 2015…et continue à progresser.
« Si l’on veut prévenir toutes les morsures de chiens, la seule méthode efficace est d’interdire toutes les races
de chiens. C’est évidemment aussi irréaliste que tenter de prévenir les morsures en mettant en œuvre une
législation basée sur certaines races de chiens »
J.H. BANDOW – 1996 – « Will breed-specific legislation reduce dog bites? » - Canadian Veterinary
Journal
« Bien que plusieurs pays aient adopté des mesures spécifiques à certaines races de chiens, il n’y a AUCUN
élément scientifique ou statistique prouvant que cela ait effectivement réduit la fréquence ou la sévérité des
morsures sur les personnes »
Fédération des Vétérinaires d’Europe – 2000 – « FVE position on dangerous dogs »
« si la loi avait pour but de protéger la population contre les risques provoqués par des chiens, ce but n’a pas
été atteint »
KLAASSEN et al. - 1996
V) UN DISPOSITIF CONTRE-PRODUCTIF
Par sa construction même, la loi de 1999 produit de nombreux effets pervers tels
qu’un faux sentiment de sécurité concernant les chiens non listés.
« considérer que les chiens sont dangereux en fonction de leur race, c’est d’une part condamner des chiens de
race dite « dangereuse » qui ne le sont pas, et d’autre part exposer les maîtres des chiens considérés comme
« non dangereux » à des accidents qui auraient pu être évités »
Docteur vétérinaire Jasmine CHEVALLIER – « Ethique et chiens dangereux – Le point de vue de Zoopsy
» - L’ESSENTIEL – Avril 2014
« Les législations sur les chiens dangereux sont à l’origine d’une perception fausse et dangereuse selon
laquelle les races non citées par ces lois ne seront pas à l’origine d’agressions. L’agression est un
comportement normal chez le chien et peut être le fait de n’importe quel chien de n’importe quels race, type ou
croisement »
Fédération des Vétérinaires d’Europe – 2000 – « FVE position on dangerous dogs
« Une mesure qui conduit à favoriser de manière infondée un sentiment de sécurité en faveur de chiens « non
listés » et donc des comportements inadaptés risque d’accentuer la survenue de tels accidents »
Philippe BOCION – déjà cité
« la poursuite par les gouvernements d'une loi spécifique à la race des chiens pour réduire le risque de
préjudice pour les citoyens n'est pas seulement vouée à l'échec, mais aussi donne aux gens un faux sentiment
de sécurité, ce qui peut en fait aggraver la situation »
Tracey Clarke, Jonathan Cooper, and Daniel Mills. “Acculturation – Perceptions of breed differences in
behavior of the dog (Canis familiaris)” - Human-Animal Interaction Bulletin, December 2013
Le port obligatoire de la muselière sur la voie publique est
de nature à accentuer le risque d’accidents par morsures
lorsque la muselière n’est pas portée.
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