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L ' I N N É E T L ' A C Q U I S
Un chien muselé en permanence dès qu’il se trouve hors
du domicile est privé de moyens de communication et
d’apprentissage qui sont bénéfiques, voire indispensables,
pour lui permettre d’apprendre à contrôler la force de sa
mâchoire et à ne pas mordre dangereusement.
Or, un chien qui présente des déficiences en matière de
communication et d’apprentissage et de contrôle de sa
mâchoire est un chien qui présente un risque accru
d’agression et de morsure vulnérante lorsqu’il n’est pas muselé.
Maintenir cette obligation pour les chiens ciblés par la loi les installe donc de facto dans une
situation à risque. On voudrait légitimer la loi qu’on ne ferait pas autrement.
VI) UN DISPOSITIF INJUSTIFIE
L’évaluation comportementale systématique de
tous les chiens catégorisés n’est pas justifiée
En 2010, une étude a été réalisée par le Collectif Contre la
Catégorisation des Chiens (4C)*, sur la base d’un sondage
auprès des propriétaires de chiens dits « dangereux ».
L’étude portait sur un effectif de 587 chiens de 1ère ou
2ème catégorie.
Sur les 587 chiens évalués, 97,44 % d’entre eux ne
présentaient pas de risque de dangerosité (hormis ceux
inhérents à l’espèce canine) ou un risque de dangerosité
faible. Par ailleurs, aucune différence significative
n’apparaissait entre les chiens de 1ère et de 2ème catégorie.
Une récente étude vétérinaire a été menée sur près de 3.400 chiens ayant subi une évaluation
comportementale de 2007 à 2012.
Cette étude a quant à elle révélé que 96,42 % des chiens catégorisés ayant été évalués ne
présentent pas de risque de dangerosité (ou un risque faible).
L’étude concluait que le fait d’avoir instauré une évaluation comportementale obligatoire pour les
chiens catégorisés est « une mesure qui n’est pas justifiée » et qui est par conséquent «
injustement imposée ».
Le rapport produit par le Ministère de l’Agriculture concernant l’année 2014 ainsi que l’étude publiée
par l’ANSES en 2017 sont venus respectivement confirmer les tendances évoquées ci-dessus en
indiquant que 99 % des chiens catégorisés ne présentaient pas de risque de dangerosité (hormis
ceux inhérents à l’espèce canine) ou un risque de dangerosité faible. Ces deux études ne
signalaient aucune différence significative entre les chiens de 1ère et de 2ème catégorie.
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