Page 170 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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MÉLANGE DES GENRES






                       Toutes ces tenues dénichées dans le fameux placard aux « nanars »,
              m’assuraient toujours des sorties en discothèques ou autres soirées officielles,
              placées sous le signe de l’élégance.

                       Avec toute cette musique avant-garde, dont nous faisait profiter Guy
              Cuevas au fameux Club 7, il était difficile de s’arrêter de danser et il arrivait
              bien souvent de sortir de discothèque très tard, c’est-à-dire tôt le matin.

                       Souvent avec nos amis nous étions pris de nostalgie de devoir nous quitter,
              après ces soirées fabuleuses, alors nous terminions la fête, au petit matin, par
              un petit déjeuner dans le bistrot situé sur l’avenue de l’Opéra, face à la station
              de métro Pyramides. Il y avait également une station de taxis juste en face, et
              un bus dont le trajet me rapprochait de mon domicile. Je rentrais donc la
              plupart du temps en taxi, afin de me changer pour une tenue de jour et plus
              adéquate, avant de rejoindre l’avenue Montaigne, chez Guy Laroche. Mais

              parfois je ne trouvais pas de taxi, et il m’était impossible d’attendre trop
              longtemps pour éviter un retard chez mon employeur. Comme le métro n’était
              pas une ligne directe, je n’avais d’autre choix que de me rabattre sur la ligne de
              bus qui me déposait place de Clichy à deux pas de chez moi. Je rentrais alors
              dans le bus, telle une personnalité se rendant à un grand gala, en tenue de
              soirée, robe longue, agrémentée d’une étole ou d’un boa et escarpins, parmi la
              grisaille des autres usagers en tailleurs et costumes trois pièces se rendant au
              bureau de bon matin.

                       J’étais en décalage total avec la réalité, et j‘adoptais une attitude
              d’indifférence face aux remarques ou regards stupéfaits des usagers, ce qui
              m’amusait énormément par ce mélange des genres et cette situation cocasse et
              inattendue dans un bus matinal !!! Mais cela n’était qu’un détail !











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