Page 205 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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UN NOUVEAU DÉPART
Ce piédestal sur lequel je brillais depuis quelques années chez Guy
Laroche, venait de s’effondrer, mais je n’imaginais pas que la chute serait
encore plus douloureuse.
Je tentais par tous les moyens de retrouver un job équivalent à celui que
j’occupais avenue Montaigne. J’avais été contacté chez Chanel, par le directeur
artistique qui m’avait demandé si je serais d’accord pour ranger le studio et ses
magazines. Ce qui m’avait vivement froissée et ne semblait faire partie de mes
ambitions professionnelles, ce qui était totalement stupide de ma part. Chez
Yves Saint-Laurent, j’avais rencontré Anne-Marie Munioz qui m’annonça un
poste vacant, de secrétaire particulière. Je l’avais autrefois refusé chez Louis
Féraud, et je n’allais pas l’accepter chez Yves Saint-Laurent. Il y avait également
cette consultante de la maison DIOR qui proposait ce job s’orientant plus sur le
prêt-à-porter que la Haute-Couture, cela ne m’inspirait guère et la pointeuse
obligatoire dans cette grande maison, me rebutait. Et Monsieur DOUVIER,
directeur artistique de Guy Laroche, avait avant mon départ précipité, proposé
de le seconder dans ses fonctions depuis la création, l’élaboration et la
production du prêt-à-porter réalisé chez Gaston Jaunet à Cholet. A sa grande
déception je lui avais refusé cette proposition si intéressante. J’étais bornée, je
restais figée sur la Haute-Couture, et ce manque d’humilité de ma part me
poussait vers une impasse professionnelle.
En fin de compte, après avoir mis mon orgueil au placard, j’allais faire des
concessions pour me retrouver un emploi en urgence. Force est de constater
que ce manque de patience et d’humilité de ma part, furent un obstacle face à
mes ambitions professionnelles, sans oublier d’ajouter la vie privée qui se
résumait parfois à bloquer involontairement mon ascension professionnelle.
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