Page 210 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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Ce fut une période extrêmement douloureuse et triste, où je me sentais
              totalement abandonnée et en situation d’échec, après ces quelques années de
              gloire éphémère.

                        Je ne m’étalerais d’ailleurs pas trop sur cette période, mais il est
              nécessaire d’en parler brièvement.


                         J’avais pris la ferme décision d’écarter nécessairement les quelques amis
              que j’avais retrouvés à Paris, afin de leur éviter cette situation dans laquelle je
              me trouvais et qu’ils n’en soient pas mêlés. Pour cela, je décidai de rester dans
              l’anonymat total, et malgré ma grossesse avancée j’effectuai des intérims pour
              survivre, et logeai dans des hôtels minables en changeant régulièrement
              d’établissement, afin d’effacer toute trace de mon passage et fuir celui qui me
              recherchait.

                         C’est à cette période, où j’avais tant besoin de réconfort, que je suis
              devenue ce que l’on appelle une personne isolée « sans domicile fixe »,
              enceinte, avec pour seul bagage une petite valise à la main, loin de la famille et
              des amis, avec cette situation professionnelle précaire, parce que dans mon état
              physique, il ne m’était confiée que des postes sans intérêt, et de préférence
              cachée de toute éventuelle clientèle. J’étais devenue « invisible », ce qui
              n’empêchait pas celui que je fuyais de me retrouver par le biais des sociétés
              intérimaires.

                        Jamais dans ma vie je ne m’étais sentie aussi seule et je touchais le fond.






















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