Page 212 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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Le jour de notre mariage, avant d’entrer dans la grande salle des fêtes de
              la Mairie du 12   ème  arrondissement de Paris, je lui rappelais la condition siné-
              quanone de notre accord, irréversible en cas d’échec. Paradoxalement, malgré
              une situation pécuniaire précaire, je portais un tailleur de lainage blanc de la
              dernière collection haute-couture Per Spook, emprunté évidemment. Quant à
              mon conjoint, il portait un costume de Pierre Cardin. Le soir, nous avions fêté

              cette union qui n’était qu’un leurre, en compagnie de quelques amis intimes, et
              j’étais vêtue pour l’occasion, d’une magnifique robe longue en crêpe satin noir,
              également de la dernière collection Haute-Couture Per Spook, le conjoint
              portait un smoking Guy Laroche. Nous dînions au restaurant chic du « Club 7 »,
              en compagnie de nos amis et après le repas, nous étions descendus à la
              discothèque pour fêter cette union, où l’arrivée inattendue d’Helmut Berger et
              sa clique, apporta un peu de gaieté à cet évènement qui n’était finalement
              qu’une mascarade.

                         Peu de temps était passé, mon conjoint n’avait pas respecté les conditions
              requises. Il me fallut vingt-quatre heures pour m’évaporer dans la nature et le
              fuir définitivement après trois années de galère. Il fit l’objet d’une expulsion du
              territoire, suite de ma demande de divorce. Sans aucun remord de ma part, je
              tentais d’effacer définitivement cette histoire de ma mémoire. J’allais
              cependant peu de temps après en subir les conséquences psychosomatiques,
              avec quelques graves problèmes de santé qui m’amenèrent à plusieurs
              hospitalisations chirurgicales, avec en options l’oxygène et transfusion
              sanguine, en pleine période du sang contaminé, mais j’eus la chance d’échapper
              à ce drame. J’étais devenue mère de famille, et cette nouvelle responsabilité
              allait m’obliger à rebondir. Transfigurée j’allais me reconstruire une vie plus
              stable.


                        Quelques années étaient passées, lorsque le père de ma fille se manifesta
              vainement à deux reprises pour un retour en grâce. Je ne m’étais pas trompée
              lorsqu’il prétextait ses sentiments à l’égard de sa fille, n’ayant jamais rien fait
              pour elle, puisqu’il n’y voyait que ses propres objectifs, face à de nombreux
              problèmes auxquels il devait faire face.

              PS-    Je viens d’écrire ces quelques lignes, lorsqu’un ami de jeunesse le
              connaissant, m’adresse un message via internet pour m’annoncer le décès le 10
              Mars de cet ex-conjoint, retourné dans sa Tunisie Natale. Son corps fut
              découvert deux jours après son décès…







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