Page 213 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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RETROUVAILLES INÉVITABLES







                         Après cet échec douloureux, je m’étais jurée de bannir définitivement
              tous les Tunisiens, de la terre. Il est vrai que cette sale histoire avait contribué à
              mettre un terme définitif à toutes relations ou contacts tunisiens connus par le
              biais de cet éphémère époux.

                        Parmi eux, il y avait cet ami que j’avais déjà rencontré, bien avant lui,
              plusieurs années auparavant, sur la côte belge, alors que je résidais encore
              dans les Hauts de France. Il venait de quitter la Belgique où il s’était établi, pour
              revenir s’installer à Paris, comme autrefois. Il connaissait mon conjoint par leur
              origine commune de la même ville natale en Tunisie. C’était l’époque où ma fille
              était âgée de quelques mois à peine, peu de temps après mon mariage. Mon
              conjoint me demanda si nous pouvions héberger cet ami provisoirement pour
              quelques temps. J’avais accepté avec hésitation, mais il était discret, serviable,
              convivial et apportait un peu de gaieté dans notre foyer. De plus il lui arrivait
              souvent de donner le biberon à ma petite fille, ou de lui changer la couche, ce
              que mon conjoint, le propre père n’avait jamais fait. Je l’avais hébergé un mois,

              le temps qu’il se trouve un studio.

                         Pourtant, après mon divorce et mon rejet des Tunisiens de Paris, je me
              retrouvais dans l’obligation de le recontacter afin résoudre quelques
              problèmes administratifs dus à mon divorce, et d’obtenir plus amples
              informations au sujet de mon ex-conjoint expulsé. J’appris ainsi que mon ex-
              conjoint avait utilisé son adresse à son insu, suite à ma demande de divorce.
              Heureusement un acte d’huissier prouvait qu’il n’habitait pas là, ce qui me
              servit finalement de justificatif.

                        Ces retrouvailles imprévisibles étaient inévitables et devinrent positives
              puisque par la suite nous allions garder le contact et bien plus tard, il allait
              devenir mon second et dernier époux, malgré nos différences culturelles et
              quelques réticences de la part des siens, à observer une propension innée à la
              dramatisation ce qui n’avait servi qu’à consolider notre union, malgré quelques
              périodes conflictuelles. Il sera définitivement le père de ma fille et également le
              grand-père de mes petits-enfants, même si les noms de familles diffèrent.







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