Page 244 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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VOL RATÉ ET BAGAGES EN RADE
En provenance de Paris et la Vicomtesse de Lausanne nous devions nous
retrouver à l’aéroport de Linate à Milan pour prendre la direction du Lac de
Côme. J’étais censée m’occuper de la location d’une voiture avec chauffeur à
l’aéroport lorsque le hasard voulut que l’on croise une amie de la Vicomtesse, la
princesse Ira de Furstenberg, Cette rencontre changea nos plans puisque nous
allions toutes les trois dans la même direction. Je voyageai donc dans une
ambiance mondaine et conviviale entre la Princesse et la Vicomtesse, en
limousine avec chauffeur, ce qui me changeait de mon quotidien ordinaire,
empruntant le métro la plupart du temps pour me déplacer. Nous nous
dirigions au Lac de Côme, et la Princesse prolongeait sa route vers Lugano.
Le chauffeur s’arrêta à la Villa d’Este, pour y déposer la Vicomtesse.
Comme je n’étais pas digne d’un tel palace, le chauffeur m’arrêta un peu plus
loin, dans un hôtel qui n’avait certes pas le standing de la villa d’Este, mais était
plutôt confortable. J’étais exténuée et après m’être installée je comptais me
diriger vers la sortie de l’hôtel et dîner dans le restaurant le plus proche,
lorsque je fus rattrapée à la réception au téléphone par la Vicomtesse me
réclamant, alors que j’étais sur le point de franchir la porte de sortie. Elle en
dinait dans sa chambre et moi dans la cabine téléphonique de l’hôtel je
l’écoutais discuter de tout et de rien pendant qu’elle mastiquait son repas. Je
finis par couper court à cette conversation en lui annonçant que j’avais réservé
mon dîner au restaurant voisin qui était sur le point de fermer, ce qui me
permis de retrouver un peu de tranquillité.
Le lendemain sachant qu’elle n’était pas très matinale, j’en profitais pour
flâner au marché de Cernobbio et m’acheter du parmesan à la coupe pour le
ramener à Paris. Puis l’heure du déjeuner arriva et j’allais la rejoindre comme
convenu à la Villa d’Este pour passer ce moment de déjeuner avec elle. J’étais
ravie de retrouver ce sublime lieu dans d’autres conditions que celui que je
connaissais durant la période d’exposition des soyeux de la région du Lac de
Côme. Elle me tendit la carte, et j’eus à peine le temps de survoler les grands
titres quand le maître d’hôtel arriva pour prendre la commande qu’elle venait
de lui passer sans me consulter au préalable. Ce n’était pas ce que je souhaitais,
mais le déjeuner fut agréable et je n’allais pas me plaindre.
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