Page 247 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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MILAN DIRECTION PARIS
J’étais finalement coincée à Milan avec ce choix cornélien, entre la
Vicomtesse qui souhaitait à tout prix récupérer ses encombrants bagages le soir
même, et le fait de devoir me trouver un hôtel à Milan en cas de problème.
Finalement la décision fut prise rapidement, sachant qu’à cette période de
l’année de nombreuses manifestations et salons se déroulaient à Milan et il était
donc quasiment impossible de se trouver une chambre d’hôtel correcte sans
avoir préalablement réservé. J’en conclus que la meilleure solution était de
prendre la direction de la gare et me prendre un billet pour la prochaine
destination Milan via Paris.
Arrivée devant l’imposante gare de Milan, je payais la course au chauffeur
qui déposa les malles et les sacs, après m’avoir gentiment trouvé un porteur,
celui-ci me suivit jusqu’au guichet où je pris un billet destination Paris. Il faisait
un temps épouvantable, une bruine brumeuse s’étendait dans la gare. Le porteur
qui m’accompagnait jusqu’au compartiment qui m’était destiné, glissa
malencontreusement sur le sol avec cet encombrant chargement. Furieux il me
maudit et me fit remarquer de façon désagréable ma stupidité de voyager avec
autant de bagages. Que pouvais-je lui dire, il n’aurait pas compris la réalité de
cette situation dont j’étais moi-même victime. Je ne lui répondis pas, mais je
compensais par un pourboire conséquent.
Le voyage se passa de façon inattendue et agréable, ce qui détendit
l’atmosphère de cette mésaventure qui avait commencé au Lac de Côme le jour
même. Je partageais le compartiment avec un cadre commercial allemand
francophone, il me proposa de la bière et des charcuteries que j’acceptais avec
joie, suite aux évènements imprévus de cette éprouvante journée. Puis je
m’endormis jusqu’à Paris. Arrivée à la Gare de Lyon, tôt le matin, je me
précipitais dans un taxi avec malles et bagages à l’aide d’un porteur, puis je pris
la destination de l’hôtel particulier, afin de restituer les bagages tant attendus.
C’est Madame Stan qui ouvrit la porte aux aurores, affolée de cette arrivée
matinale, d’autant plus que la lingère de la maison venait de décéder. Je lui
expliquais venir restituer les bagages de la Vicomtesse, qu’elle attendait
impatiemment depuis la veille, puis je retournais chez moi entamer quelques
heures de sommeil bien mérité.
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