Page 245 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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Un rendez-vous très attendu prévu en début d’après-midi rendait la
              Vicomtesse impatiente. M. GHIOLDI, personnalité très charismatique doté d’un
              physique de star de cinéma et d’une élégance à l’italienne, grand soyeux de la

              région travaillait en circuit fermé avec de grandes maisons, telles que Dior,
              Yves Saint Laurent, Chanel, Valentino etc…

                         J’avais miraculeusement obtenu ce rendez-vous, comme une victoire,
              après une année de conversations téléphoniques partagées avec M. GHIOLDI,
              avec beaucoup de patience, diplomatie et persuasion de ma part pour
              l’amadouer et organiser cette première rencontre avec la Vicomtesse en vue
              d’une éventuelle collaboration. Un chauffeur nous avait déposées avec nos
              nombreux bagages à l’adresse indiquée par M. GHIOLDI.

                        Nous ne fûmes pas déçues, par le magnifique accueil qu’il nous réserva
              dans ce lieu fabuleux qui lui servait de local commercial, d’ateliers et de
              propriété privée, que nous avions visité avec enchantement, sans oublier sa
              collection de voitures de sport. Il nous avait raconté son incroyable parcours
              professionnel et son ascension, avant que nous passions enfin à la sélection de
              tissus. Comme toujours, la Vicomtesse passait son temps à refaire la collection
              pièce par pièce, matière et coloris, hésitante sur ses choix, et aucune commande
              n’avait été passée alors que l’heure du départ approchait et déjà il fallait faire
              appel à un taxi d’urgence pour se rendre à l’aéroport de Milan avec tous nos
              bagages.

                        Nous étions pratiquement arrivées à destination lorsque la Vicomtesse

              consulta l’heure. Affolée, elle justifia son rendez-vous pour un dîner prévu chez
              elle le soir même avec Pierre Bergé et quelques autres personnalités. Il fallait
              donc qu’elle prenne ce vol qui nous était réservé. Elle se précipita hors du taxi
              et ajouta me confier précieusement ses bagages qu’elle souhaitait récupérer
              impérativement le soir même, et qui se résumaient à deux énormes malles et
              un sac de voyage. Elle me tendit une liasse de lires dans la main, avant d’en
              récupérer la moitié, et me conseilla toutefois, au pire des cas, de passer la nuit
              dans un hôtel à Milan. Puis elle me suggéra néanmoins de tenter de la rattraper
              en courant afin d’essayer de se retrouver sur le même vol.








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