Page 164 - ROLAND-GLORIA-DIANE-ET-MOI_Neat
P. 164
Réflexions finales
Mise au point
Avant d’être transsexuelle, je suis avant tout une personne, avec mes bons et mauvais côtés
comme tout un chacun. « Dans le langage quotidien, le mot personne désigne un être rationnel
et conscient de soi-même, qui possède une identité qui lui est propre. L’exemple exclusif est
normalement l’être humain bien que quelques-uns étendent le concept à d’autres espèces. Une
personne est un être social pourvu de sensibilité, avec une intelligence et une volonté
proprement humaine. Pour la psychologie, il s’agit d’un individu humain concret (le concept
comprend les aspects physiques et psychiques de la personne la définissant pour son caractère
singulier et unique). »
Donc en tant que personne, tout au long de ma vie, j’ai eu et ai encore des aspirations, des
choix politiques et artistiques et quelques réflexions qui me sont propres, dont je vais vous
faire part pour terminer mon récit.
A propos de ce livre, combien de fois, alors que j’évoquais divers événements de ma vie, des
amis m’ont-ils engagée à écrire et à publier ce parcours fait d’ascensions, de cocasseries, de
quêtes, de points culminants, de chutes, de pertes et de deuils ! Plusieurs tentatives dans ce
sens ont tourné court car je n’étais pas prête à me livrer sans retenue. Ce n’est qu’au moment
où j’avais définitivement renoncé, après avoir lâché prise, que le projet s’est esquissé, a pris
forme, s’est élaboré. C’est en grande partie grâce à Yvonne Bercher qui participa à mon
premier livre, Chassée du Paradis Rescapée de l’Enfer, dont la maison d’édition fut mise en
liquidation judiciaire le 4 septembre 2013 sans que je récupère un centime de mon dû. Le
liquidateur est SCP DE MANDATAIRES JUDICIAIRES TADDEI-FERRARI-FUNEL
REPRESE, 54 Rue Gioffredo, 06000, NICE.
C’est après cette déconvenue, comme je n’étais pas vraiment satisfaite de la première édition,
que je décidai de réécrire complètement, à la première personne et avec plus de détails, ce
livre : Roland, Gloria, Diane et moi.
Qui suis-je vraiment ?
Au-delà de l’être et de mon apparence, que trouve-t-on ? Qu’est-ce qui m’a, me fait encore et
toujours vibrer ? Comment vois-je le monde ? En fin de compte, qui suis-je vraiment ?
Je n’ai jamais eu l’âme d’une militante, à l’opposé de mon amie Grisélidis Réal et de bien
d’autres transsexuel(le)s. Les actuelles luttes acharnées au sujet de la transsexualité, de
l’homosexualité, du et des genres en général et de la prostitution n’ont pas fait avancer les
causes, mais les ont fait, selon moi, dangereusement reculer. Certains acquis, pourtant
durement obtenus jusque dans les années 1980, ont complètement chaviré dans le grand-
guignolesque.
À force d’avoir voulu imposer l’ouverture, la tolérance à tout prix et à tout propos, nous
n’avons à mon avis rien ouvert du tout, bien au contraire. « Les abus de la liberté tueront
toujours la liberté. »
Nous sommes en train de perdre tous nos repères fondamentaux. Sans limites face cette
déferlante d’hyper-individualisme et du tout permis, les associations LGBT (divisées elles
aussi) ont fini par vendre, outre leur âme au diable, leur dignité. Les repères d’autrefois, bien
que la vie ne fût pas toujours simple, ont disparu : aimer et respecter le beau, aimer et
164