Page 6 - 6 Dictionnaire Généalogique Nakam_Neat
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Le petit garçon s'appelait Arthur Carlos de Barros Basto, et même s'il a été baptisé comme
                                            catholique, comme beaucoup d'autres « anusum »  (contraints de se convertir) ils ont tous
                                            conservé leur judaïsme dans leur cœur. Il s'est ensuite converti au Judaïsme orthodoxe à l'age
                                            de 33 ans. De nombreuses familles du Portugal ont continué a maintenir les traditions et les
                                            pratiques juives à travers les années. Certains sans connaissance de leurs origines, comme
                                            dans ma propre famille, tous catholiques mais ont conservé de nombreuses traditions juives
                                            transmises sans explications. Ma grand-mère, dont je porte le nom, était allée dans le village
                                            où notre famille chercha refuge et anonymat afin de survivre « Odd », signifiait que une fois
                                            par an, elle devrait disparaître en se rendant dans les champs pour toute la journée et la nuit.
                                            On appelait cela « antepura » (Jour du Grand Pardon).
                                            Bien que Arthur Carlos de Barros Basto est à peine mentionné dans l'encyclopédie Judaïca, il
                                            est un héros et un martyr moderne pour avoir maintenu un judaïsme portugais. Il fut connu
                                            sous le nom de Dreyfus portugais parmi ceux qui prirent connaissance de son histoire. Il a
                                            fait des études et obtenu un diplôme d’ingénieur. Il devint ensuite un soldat de métier et fut
                                            décoré après la Première Guerre mondiale pour bravoure par les Britanniques et les Portugais
                                            et promu capitaine. Un capitaine qui a été démis de l'armée parce qu'il était Juif. Il a fait face
                                            a son humiliation comme il le pouvait parce qu'à la différence de Dreyfus, il n'y avait pas de
                                            monde ou supporteurs pour l'aider à se défendre et a faire valoir sa foi. Il a mené la bataille
                                            contre les préjugés tout seul.  la fin du 19ème siècle, les historiens croyaient que le Portugal
                                            avait atteint son objectif. L'inquisition, qui a duré 300 ans dans ce pays a réussi à débarrasser
                                            le Portugal de tous ses Juifs.
                                            Les gouvernements estimèrent que les conversions forcées et les persécutions avaient
                                            annihiler 4000 ans d'histoire d'une culture et d'une religion et, comble de l'ironie, se remirent
                                            à  inviter les juifs dans le pays pour tenter d'inverser le déclin économique qui a culminé avec
                                            la « Judenrein »

                                            Quelques uns arrivent du Maroc, Tanger et Gibraltar et furent reconnus en 1892.
                                            L'autorisation fut donné de construire une nouvelle synagogue mais celle-ci n'était pas
                                 11.Dillls~OOf'n.i.'""   autorisée à faire face à la rue. Le Shaare Tikva (Porte de l'Espoir), ne se remarque pas
                                 ~~~~~;
                                 lhM1,~/hv,tu;.11,   derrière de hauts murs et des barrières dans une cour à la Rua Alexandre Herculano, Lisboa.
                              :UrfBflOrlJÂ, jqriibrJ,
                              ~ca1c1:20000~   1 ,.,
                                            C'est dans ce contexte religieux de tolérance  que le capitaine de Barros Basto a créé une
                                            petite synagogue à Porto. Il a également lancé un journal hebdomadaire, écrit sous son nom
                                            hébreu d'Abraham Ben Rosh tout en visitant les zones reculées, souvent en pleine insignes
                                            militaires. Il l'a fait pour rassurer du « secret des collectivités » et convaincre chacun de
                                            l'acceptation de leur véritable religion. Beaucoup de ces voyages ont été effectués
                                            accompagnés de deux médecins afin d'effectuer des circoncisions en cas nécessaire.
                                            La Circoncision étant une partie intégrante du judaïsme, elle a été interdite par l'Inquisition et
                                            beaucoup, effrayés ont dû renoncer à ce rituel. Cette crainte a continué jusqu'à cette
                                            période ... La synagogue de Porto est passée d'une petite chambre a un bel immeuble offert
                                            par Elie Kadoorie, lui-même d'une famille séfarade (juif de l'Espagne et du Portugal)  et
                                            ayant des liens de commerce avec la Chine - Shang Hai et Hong Kong. La synagogue «
                                            Kadoorie » a été construite sur un terrain offert par le Baron Edmond de Rothchild de Paris,
                                            tandis qu'à Braganca, une autre synagogue avec son propre rabbin s'ouvrit, appelée « Portes
                                            de la Rédemption ».
                                            Le capitaine, marié et père d'une famille, installa une Yeshiva (école religieuse) à Porto, qui,
                                            en 9 ans de son existence réussi à former 90 étudiants en hébreu, français, portugais, histoire
                                            et d'études juives.
                                            Ces activités ne sont pas passées inaperçues par Salazar, jugé lui-même de descendance
                                            Marranos, ainsi que son gouvernement que la situation n'impressionnait pas. On estime que
                                            10.000 familles au Portugal, précédemment dites catholiques, admettent maintenant avoir
                                            vécu secrètement une double vie jusque-là, et avouent être des Juifs secrets. Forgées de toutes
                                            pièces, des accusations ont été portées contre le capitaine et dans les 24 heures qui suivirent,
                                            il fut conduit au tribunal, dépouillé de son rang dans la hiérarchie et reçut l'ordre de fermer la
                                            Yeshiva. Il fut détruit mais resta fidèle à ses convictions religieuses, priant tout seul dans la
                                            synagogue Kardoorie, jusqu'à sa mort en 1961.
                                            La renaissance des Marranos, encore à ses débuts s’éteignit petit à petit ramenant à l'esprit le
                                            souvenir de la peur parmi les Juifs du Portugal. La fragilité des communautés se rappelèrent
                                            qu'il n'y avait pas si longtemps, pendant une bonne partie du 19ème siècle, on pouvait être
                                            enterré vivant par l'« Autodafé » (loi de la foi) sur un simple soupçon de pratiquer le
                                            judaïsme.
          La montée du nazisme et, avec lui, l'antisémitisme virulent inquiéta les Juifs du secret. En visualisant une carte du Portugal, les 3 principaux
          centres de l'inquisition formait le « cœur » du pays, Lisbonne, Coimbra, Evora, le Portugal qui avait détruit ses propres enfants, pourrait
          facilement recommencer ... Pourtant, le miracle du Judaïsme portugais continue, en particulier dans la communauté de Belmonte, une ville
          dans le nord-est du Portugal, auparavant connus sous le nom de « crypto » (secret) Juifs, ils ont récemment, en décembre 1996, rejoint
          fièrement le judaïsme orthodoxe, après 500 ans de secret et de peur.  Dans l'obligation de se cacher dans cette charmante ville haute dans la
          « Serra da Estrela » (montagne d'étoiles) ils sont parvenus avec foi et persévérance à maintenir leur religion. Ils étaient formellement
          catholiques mais restèrent Juifs de cœur.
          Ils sont les enfants de cette communauté qui avait participé à l'établissement de la Yeshiva du capitaine Barros Basto dans les années 1930.
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