Page 7 - 6 Dictionnaire Généalogique Nakam_Neat
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C'est avec fierté que je me souviens de ma grand-mère Rufina, et d'autres comme elle, qui, en dépit du danger encouru réussirent à garder
         leur foi vivante. Combien heureuse aurait-elle été si elle avait été témoin du fait que son humiliation ne fut pas vaine. Qu'aujourd'hui, bien

                       les « antepura                       un
         patrimoine portugais.
          Bien que moi aussi, j'ai été baptisé a l'Église catholique, tout comme le capitaine de Barros Basto je
          suis aujourd'hui reconvertie à la religion de mes ancêtres, le judaïsme orthodoxe. Souvent, lorsque
          l'on écoute la musique portugaise Fado (musique populaire) je me rappelle d'un peuple oublié, et ma
          « saudade » (nostalgie) pour le passé continue ...
          Notes:  Lorsque le capitaine Barros a été enterré dans Armarante, près de son grand-père, l’État   = '---'·~=*'"•·tl''""'-~•~N~•~'i-- = ~
                                                                                            ·
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          d'Israël a proposé de l'enterrer honorablement aux côtés d'autres grandes figures de l'histoire juive,
          mais il avait laissé des instructions, il voulait être près de ses proches.
          Un merci spécial à mon héros Mario Soares, Président du Portugal qui a fait des excuses publiques
          à la communauté juive du Portugal le 17 Mars 1989 pour l'horreur et la tragédie du passé. Il a lié la
          baisse du Portugal directement à l '« expulsion » du pays des citoyens juifs.  « L'expulsion du
          Portugal n'a jamais eu lieu. Les citoyens ont été plutôt convertis et baptisés en masse par la force.
          Bien que nous ne pouvons pas oublier ou changer le passé, il y a de l'espoir pour un avenir
          ensemble, pour les gens qui partagent la noble lignée du roi David, une fois de plus ...
          Je suis fier, une fois de plus à dire: « Je suis d'origine juive portugaise ».
          LES SEFARADES ET L'ESPAGNE
          La Diaspora Séfarade
          L’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492 n’engendre pas la diaspora séfarade. Elle lui donne son
          envergure, sa diversification géographique, ses « mythes de création », ses traumatismes, sa
          mémoire, sa conscience. Mais bien avant 1492, il y a des Juifs espagnols installés un peu partout en
          Méditerranée : en Afrique du Nord ou depuis Kairouan l’Aghlabide et l’Idrisside, les échanges
          d’idées et d’hommes, sont constants ; en Italie où de petites communautés d’hommes d’affaires
          espagnols, liés à la péninsule, sont présents durant tout le 15ème siècle ; en Egypte et en Palestine,
          qui voient en ce même siècle débarquer de nombreux Juifs espagnols, poussés surtout par des
          espérances messianiques. L’exil de 1492 donne des dimensions nouvelles à cette diaspora. Plus de
          100.000 hommes partent en quête d’un nouveau port d’attache, d’un nouvel abri, en Méditerranée.
          Quête qui dure pour nombreux – peut-être pour la plupart – de longues années, et qui implique de
          nombreuses étapes, pas toutes heureuses. Nombreux sont les lettrés et les rabbins qui ont mis par
          écrit le récit de leur périple personnel, témoignant aussi pour la masse silencieuse de leurs
          coreligionnaires. Un récit laconique que nous a laissé R. Yehuda  Hayyat dans son introduction à
          l’ouvrage mystique Ma’arakhot Haelohout (« les systèmes de l’Obinite ») peut servir d’exemple.
          Expulsé d’Espagne, il passe au Portugal proche. En 1493, il quitte Lisbonne sur un bateau qui
          transporte 250 passagers . Frappé par la peste, le bateau ne reçoit nulle part permis d’accoster, et
          tourne en Méditerranée pendant 4 mois. Il est finalement attaqué par des corsaires basques qui    '""" ... -1o11•   ,,_,.,..__IAo<w,.
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          libèrent les passagers de leurs biens et forcent le navire à revenir au port de Malaga.
          Les autorités espagnoles laissent le bateau ancrer au large du port, sans lui fournir ni eau ni victuailles, permettant de descendre à terre
                                                                                             ..,..,_,),_I..,
          seulement ceux qui acceptent de recevoir l’eau du baptême. Un cinquantaine de personnes périssent, de maladie et d’épuisement physique,
          et une centaine franchissent le pont par désespoir et renient leur foi un an après avoir quitté l’Espagne, pour avoir décidé autrement. Après
          deux mois, le bateau est enfin autorisé à quitter le port, et réussit à faire descendre sa cargaison humaine sur les côtes atlantiques de la
          « Berberie ». Hayyat, qui a perdu sa femme entre-temps, est emprisonné, accusé d’avoir insulté le prophète. Il passe 40 jours dans une geôle
          jusqu’à ce que les Juifs de Fez le libèrent moyennant rançon. A Fez il travaille comme aide meunier pour un salaire de misère et, n’ayant pas
          où se loger, passe les froides nuits d’hiver pelotonné dans des dépôts d’ordures. L’hiver passé, il reprend la route pour le royaume de Naples
          où le surprennent les « guerres d’Italie » du roi de France Charles VIII. Après un nouvel emprisonnement, il passe à Venise, où, aidé par
          d’autres réfugiés espagnols, son sort s’améliore peu à peu.
          Les avatars de R. Yehuda Hayyat ne sortent pas du commun. Des dizaines de milliers de Juifs de sa génération ont connu le même sort. Et
          de ce fait pour la mémoire juive séfarade, l’expulsion d’Espagne est un traumatisme qui unit en une même et seule dénomination et le
          déracinement des expulsés et leur longue route d’exil.
          Ces exilés, dispersés à tout vent autour de la Méditerranée, font de cette mer une « Mare Nostrum » notre mer séfarade en évoquant la mer
          Méditerranée. De par leur grand nombre évidemment, mais aussi de par leur conscience de provenir d’une judéité culturellement supérieure.
          Partout où ils vont, ils créent des congrégations religieuses particulières aux côtés des congrégations déjà existantes, où ils cultivent leurs
          traditions et leur culture propre. Un esprit de clocher exacerbé les amène même à se particulariser entre eux, et dans de nombreuses
          communautés, nous voyons naître des congrégations catalanes, aragonaises, castillanes, léonnaises et andalouses, qui ne se mélangent point.
          Mais c’est leur sens de supériorité qui les pousse non seulement à garder leurs traditions, mais à essayer de les imposer aux Juifs
          autochtones, à ceux qui les ont accueillis. C’est une longue et souvent fière lutte, presque partout couronnée de succès. Au Maroc, ils
          réussissent à imposer, dans toutes les grandes villes, leurs fameux Statuts de Castille rédigés principalement à Fez. Dans les Balkans et en
          Turquie, ils arrivent à faire encore mieux : leur langue, base de leur culture hispanique, deviendra le vernaculaire de tous les Juifs de ces
          régions ; au bout d’un siècle, c’est une judéité complètement hispanophone, et le judéo-espagnol – évidemment truffé d’hébraïsmes,
          arabismes, turkismes et grécismes – saura jusqu’au 20ème siècle, garder la mémoire de tout un corpus de contes, de chants et de
          « romanças »,  né en Espagne.« Mare Nostrum » séfarade donc : en Italie, en Egypte, des communautés ou des congrégations particulières
          suivent les traditions juives espagnoles. En Afrique du Nord, ces mêmes traditions sont imposées aux Juifs autochtones. Dans les Balkans et
          en Turquie, en Palestine, au Nord du Maroc, se créeront des espaces géo-culturels hispanophones, qui développeront une culture hispanique
          propre, quoique coupés de l’Espagne.
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