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CHAPITRE VII L’apport du numérique en orthodontie

L’application de ces pressions de la gouttière au niveau coronaire, va créer des forces et des
moments, responsables de mouvements dentaires souhaités ou non, plutôt de version coro-
naire. Aussi, la morphologie dentaire (hauteur et bombé coronaires) influence beaucoup la
transmission de la contrainte. On pourra observer un phénomène d’échappement au niveau
des dents courtes et plates, ne permettant pas par exemple l’égression ou induisant une intru-
sion. Sur ces dents, les surfaces de contact avec l’aligneur seront insuffisantes pour induire
le mouvement dentaire (par exemple la rotation). Les mouvements radiculaires, l’égression
voire la rotation nécessitent donc l’utilisation d’auxiliaires.
L’étude de la mécanique des aligneurs est complexe, car les points d’application de la force
sont quasi infinis, et ne permettent pas la décomposition du système dans les 3 sens de
l’espace simplement. La méthode numérique d’analyse par éléments finis du déplacement
dentaire et du remodelage osseux est aujourd’hui très utilisée, et permet de décrire l’intensité
et la répartition des contraintes au sein du ligament alvéolodentaire et de l’os alvéolaire, de
manière à simuler l’impact d’une mécanique orthodontique par exemple.

2.2.2 Auxiliaires et ancrage
Lorsque les mouvements à réaliser sont de grandes amplitudes ou mécaniquement
complexes, des auxiliaires devront être ajoutés aux gouttières. Pour maitriser les mouve-
ments parasites ou induire des mouvements radiculaires, il va donc falloir créer des moments
contrebalançant, soit par la déformation de la dent (attachements, bras) soit par la déforma-
tion de l’aligneur (points de pression).
Les taquets ou attachements sont fixés sur la face vestibulaire ou linguale des dents concer-
nées à l’aide d’une gouttière souple et d’une résine composite microchargée photopolyméri-
sable, de la teinte des dents. Ils augmentent la surface de contact de l’aligneur avec la dent,
et donc d’application du système de forces. Selon leur position et leur forme, ils permettent
d’élargir le champ des mouvements réalisables, ou de contrer des mouvements parasites. Ils
peuvent être actifs ou participer à la rétention.
Les attachements servant à favoriser la rétention ou le déplacement dentaire en augmen-
tant la surface de contact sont désignés par Align comme des taquets conventionnels. Les
attachements permettant de créer une force ponctuelle ou un couple de forces contreba-
lançantes, sont appelés taquets optimisés. Seule leur surface active sera en contact avec
l’aligneur. Ils produiraient donc un système de force induisant un mouvement indépendant de
celui créé par le contact de la gouttière avec la dent.

Par exemple, lorsqu’une translation est attendue (fermeture de diastème, distalisation ou
mésialisation) la force appliquée par la gouttière sur la face proximale de la dent va induire
dans les 3 sens de l’espace : une version coronaire, une ingression controlatérale, une rota-
tion. La mise en place de deux taquets multidirectionnels permet de créer un couple de forces
contrebalançant pour un redressement radiculaire, une force égressive, et anti-rotationnelle
[FIG. 7].

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