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CHAPITRE VII L’apport du numérique en orthodontie
Le déplacement dentaire est aussi contrôlé par des déformations de la gouttière telles que :
➜ des points ou barres de pression, induisant des contacts ponctuels choisis, souvent sous
la forme d’un couple de forces,
➜ des cales de désocclusion sur la face palatine des incisives ou canines, pour aider au
nivellement de la courbe de Spee mandibulaire,
➜ découpes coronaires soit pour recevoir une traction intermaxillaire directement sur la
gouttière (effet d’arcade), soit sur la dent par le collage d’un bouton.
Lors de la conception informatique du traitement, la création d’une déformation de la gouttière
est permise par la simulation d’un attachement en négatif sur la dent, avant l’impression du
modèle et son thermoformage. Le Dr S. Jay Bowman a développé des pinces spécifiques
pour des déformations ciblées des gouttières après leur fabrication.
Comme pour tout moyen de traitement, selon la complexité et la quantité de mouvement
prévu, la question de l’ancrage est importante. La décomposition du mouvement peut aider à
augmenter le volume stabile, par exemple par le déplacement unitaire en appui sur l’ensemble
de l’arcade. Aussi, l’usage de tractions intermaxillaires sur une dent ou sur la gouttière est
essentiel, en particulier pour accompagner le recul maxillaire. Enfin, les minivis sont tout à fait
associables aux traitements par gouttières. Cependant, la mise en place d’une mécanique
active en dehors du port de l’aligneur doit être réservée à des patients coopérants et avertis.
Les gouttières sont des outils très malléables et entièrement personnalisables, en particulier
pour être associés à d’autres appareils : des gouttières passives pour maintenir l’ancrage d’un
sectionnel de distalisation, ou actives en association à des brackets linguaux ou vestibulaires.
2.2.3 Décomposition du mouvement, sur-correction
et réévaluation
Le contrôle de l’occlusion finale du set-up n’est pas suffisant, il va falloir valider le séquen-
çage du mouvement. Selon la complexité du traitement, toutes les dents ne vont pas être
sollicitées en même temps. Cette décomposition consiste à planifier la quantité de mouve-
ment par gouttière, et l’ordre de déplacement de différents groupes de dents, mais aussi le
moment de l’intervention de la réduction amélaire proximale (avant ou après alignement) ou
des élastiques de traction intermaxillaires. Il est possible d’accélérer ou de ralentir la quan-
tité de déplacement par gouttière, en fonction de la difficulté du mouvement à réaliser (ex. :
déplacement radiculaire). L’optimisation des déplacements par groupe de dents permet de
définir les unités actives et les unités passives en fonction du type de mouvement, des inter-
férences occlusales et de l’ancrage nécessaire.
Depuis les premières études réalisées, la précision et la prédictibilité des traitements par
gouttières ont significativement augmenté. Les données publiées aujourd’hui concernent des
produits qui ne sont déjà plus les mêmes que ceux disponibles actuellement en clinique.
Cependant, les corrections dans le sens vertical, de fortes rotations et le déplacement radicu-
laire restent des mécaniques peu prédictibles. Plusieurs auteurs conseillent une exagération
de ces mouvements considérés comme complexes, en exagérant certains contacts occlu-
saux. La sur-correction d’une béance antérieure par l’exagération des contacts occlusaux
antérieurs, ou d’une supraclusion par la création d’une courbe de Spee inversée en fin de
traitement, améliorerait l’obtention des objectifs de traitement.
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