Page 188 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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144 MEDICAMENTS INDUISANTDES MODIFICATIONS COVALENTES DE L'ADN
La mitomycine B 4 est plus toxique et moins active sur les tumeurs expérimentales
in vivo que la mitomycine C. Le remplacement de l'hydroxy en 9a par un méthoxy aug-
mente l'activité sans qu'il y ait modification de la toxicité.
En conclusion, la connaissance du mécanisme d'action de la mitomycine C permet
d'interpréter la plupart des relations structure-activité.
8. INDICATIONS
La mitomycine C est active sur de nombreuses tumeurs (FRANK, 1960) mais sa toxicité à
doses élevées en limite l'usage. À doses plus faibles, elle est utilisée en deuxième inten-
tion en association avec d'autres antitumoraux.
Ses indications sont les adénocarcinomes de l'estomac, du pancréas, du côlon, du
rectum, du sein et leurs métastases. Sa principale utilisation est le traitement des tumeurs
de la vessie par voie endovésicale.
9. PRÉSENTATION
La mitomycine C (Amétycine) se présente sous forme de poudre stérile pour usage
parentéral contenant 10 ou 20 mg de mitomycine C et 240 ou 480 mg de chlorure de
sodium par flacon. La reconstitution doit être effectuée extemporanément. La solution
aqueuse bleu-violacé peut être conservée à 4 •c et à l'abri de la lumière pendant 24 h
au maximum.
Elle peut être administrée parvoie intraveineuse, voie intra-artérielle (artère hépatique)
et par voie locale (intravésicale, intraséreuse).
10. POSOLOGIE
Par voie endovasculaire, la dose par cure est en moyenne de 10à 15mg par m°, la dose
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totale étant de 80 mg par m avec des cures espacées de 4 à 8 semaines (dose maximale
tolérée : 90 mg par m?).
Par voie endovésicale, il est préconisé d'administrer soit 40 mg par semaine pendant
8 semaines soit 20 mg 3 fois par semaine pendant 7 semaines pour un traitement curatif
et 40 mg toutes les deux semaines pendant 6 mois puis une fois par mois avec un trai-
tement moyen de 18 mois pour la prophylaxie des récidives après résection endo-uré-
trovésicale.
11. EFFETS INDÉSIRABLES
Après administration par voie endovésicale, les effets indésirables sont des cas rares de
cystite, d'irritation locale (30 %) et de troubles de la miction.
Lors d'une administration systémique, les effets indésirables sont nombreux :
- troubles hématologiques importants dus à une myélosuppresslon avec apparition de
thrombopénie (grade 2-3) précoce ou retardée, dose dépendante et cumulative, de
leucopénie (grade 2-3) et d'anémie hémolytique ce qui impose une surveillance
régulière de la formule et de la numération sanguine (toxicité dose-limitante) ;
- troubles gastro-intestinaux fréquents mais modérés avec nausées et vomissements
(grade 1-2) dans 30 à 60 % des cas et des diarrhées ;