Page 387 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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15. EPIPODOPHYUOTOXINES                                 343

               L'interprétation de la fragmentation du phosphate d'étoposide 7 (solvate d'étha-
             nol) en électrospray est indiquée sur la figure 4. L'ion de base à m/z 379 correspond
             à la perte de l'ose et de la lactone ; celui à m/z 463 à l'aglycone qui perd ensuite une
             molécule d'eau (m/z 445) ou de l'acide formique (m/z 417) ; l'ion à m/z 235 corres-
             pond à l'élimination du noyau E ; celui à m/z 229 est attribué aux noyaux A-B-C-D
             (perte de l'ose et du noyau E), il engendre l'ion à m/z 185 par élimination de dioxyde
             de carbone.

                           g1&q                          1
                              o=2



                 22
                  [co.
                 185
                                                        405
                                 MeO' Y-oMe
                           235                          s7MeOH. 347
                           ["           0-ROH)
                                         0
                          217
             Figure 4 :  Schéma de fragmentation du phosphate d'étoposide 7 en spectrométrie
                      de masse (IE)


             3.5.  PROPRIÉTÉS CHIMIQUES
             3.5.1.  Hydrolyse en milieu neutre ou alcalin
             L'étoposide 5 et le téniposide 6, comme la podophyllotoxine 1, sont caractérisés par la
             présence d'un cycle y-lactone de configuration trans, très tendu donc fragile.
               En raison de la tautomérie céto-énol entre le carbonyle et l'hydrogène en Sa, à pH
             supérieur à 6, la trans-lactone s'épimérise en cis-lactone 18 plus stable (formation du
             cis-étoposide et du cis-téniposide encore appelés picroétoposide et picroténiposide)
             (cf. schéma 4). La présence de l'ose en 9 accélère cette transformation. La réaction
             inverse (passage de la cis-lactone à la trans-lactone) ne se fait pas.
               Cette épimérisation est suivie de l'ouverture de la lactone en cis-hydroxyacide 19. Il
             a été montré que seule la cis-lactone réagit et que la présence de l'ose ralentit l'hydrolyse.
               L'épimérisation de la lactone est mise à profit pour vérifier le pouvoir séparateur de la
             colonne lors du dosage par CLHP (cf. 4.3.).
             3.5.2.  Hydrolyse acide
             En milieu acide, pH inférieur à 4, l'ose est d'abord clivé en aglycone, la 4'-déméthylépi-
             podophyllotoxine (DMEP) 9, dont le cycle lactone est ensuite hydrolysé en trans-
             hydroxyacide 20 (cf. schéma 4).
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