Page 312 - Traité de Chimie Thérapeutique 2 : Médicaments Antibiotiques
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                    et d'effets cumulatifs surtout vis-à-vis de la toxicité rénale ou auditive ;
                 -- des céphalosporines de 1° génération, la cfalotine et surtout la céfaloridine.
                    la polymyxine, la daunorubicine, la vancomycine, le méthoxyflurane et le cis-
                    platine sont également responsables d'une telle potentialisation ;
                    certains diurétiques de l'anse, en particulier le furosémide, augmentent aussi
                    l'ototoxicité des aminosides en freinant leur élimination rénale secondairement
                    à la déshydratation ;
                    les curarisants sont potentialisés par la streptomycine et dans une moindre
                    mesure par les aminosides du type gentamicine. L'effet serait dû à un antago-
                    nisme compétitif de l'antibiotique avec les ions Ca  au niveau présynaptique.

                    Ces manifestations doivent être évidemment prises en compte lors de l'utili-
                 sation des antibiotiques aminosidiques mais elles sont minimisées si on assure
                 une diurèse correcte avec contrôle strict de la fonction rénale.



                 1.8. FORMES ET PRÉSENTATIONS

                 La gentamicine, l'amikacine, la tobramycine, la sisomicine, la nétilmicine et la
                 dibékacine utilisées en injections IM, ou éventuellement en perfusions, se pré-
                 sentent sous forme de solutions injectables en ampoules ou de flacons de pou-
                 dre stérile à dissoudre au moment de l'emploi.
                    La néomycine, la kanamycine et la paromomycine destinées à la voie orale
                 sont présentées en gélules ou comprimés et, pour l'usage pédiatrique, en granu-
                 lés ou sachets.
                    Les formes à usage local ( framycétine) sont des solutions pour pulvérisation
                 nasale, des préparations stériles pour irrigation locale ( ampoules, flacons de pou-
                 dre) ou des pommades.



                  1.9. PRÉCAUTIONS D'EMPLOI

                  Elles s'appliquent avant tout aux produits administrés par voie parentérale.
                    Il est capital d'avoir des traitements de courte durée (8-10 jours maximum)
                  avec une posologie élevée et discontinue éventuellement monoquotidienne pour
                  pallier les effets toxiques.
                     La voie IM sera utilisée de préférence, sauf en cas de traitement anticoagu-
                  lant où l'on pratiquera des perfusions lentes discontinues, et dans le traitement
                  des méningites purulentes justifiant la voie intrarachidienne.
                     Les fonctions rénales et auriculaires seront surveillées, impérativement en cas
                  d'antécédents cochléovestibulaires, d'insuffisance rénale et chez les sujets âgés.
                    En cas d'insuffisance rénale, la posologie devra être abaissée, de même que
                 la fréquence des prises en fonction de la valeur de la clairance à la créatinine
                 et du temps de demi-vie après dosage plasmatique.
                    Avec les autres voies, on évitera également des traitements prolongés ( > 10 j)
                 et on se méfiera d'un passage accidentel au travers des muqueuses lésées. A
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