Page 127 - Chimie organique - cours de Pau 2- Brigitte Jamart
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Partie 1 ■ Chimie organique générale


                 La connaissance de la façon dont les réactions s'effectuent, au niveau de la réalité moléculaire
               microscopique, répond certes à une curiosité naturelle du chimiste, mais ce n'est pas seulement un
               objet de curiosité intellectuelle. Cette connaissance est en effet un élément essentiel d'une vraie
               compréhension de la chimie organique. Elle introduit une rationalité là où il pourrait n'y avoir qu'une
               collection de faits d'observation. Elle permet d'expliquer (par exemple, pourquoi la chloration du
               toluène CH, CH, s'effectue soit sur le cycle benzénique C,H,, soit sur le groupe méthyle CH,,
        °      inutile de tenter, comme CH,OH +NaCI CH,CI+NaOH).
       page 269  selon les conditions opératoires) et deprévoir (par exemple, l'impossibilité de réactions qu'il est donc



               5.2    ASPECTS ÉNERGÉTIQUE ET CINÉTIQUE
               Cette partie concerne les échanges d'énergie avec l'extérieur (étudiés en thermodynamique) et la
               vitesse des réactions (étudiée en cinétique chimique).


                Ces sujets ne sont abordés ici que d'une façon très succincte et simplifiée. La lecture de ce chapitre ne
                peut pas remplacer celle d'un ouvrage de chimie physique (voir, par exemple, Cours de Chimie physique).



               5.2.1    l'énergie de réaction
               Les réactions s'accompagnent presque toujours d'échanges d'énergie entre le système en réaction et
               «l'extérieur», c'est-à-dire le plus souvent l'atmosphère. En effet, les produits d'une réaction ne
               contiennent habituellement pas la même quantité d'énergie que les réactifs et la différence est cédée
               ou empruntée à l'environnement.
                 Si del' énergie a été cédée (fournie au milieu extérieur) par le système, la réaction est exoénergé-
               tique (on affecte alors le signe - à cette quantité d'énergie). Si, au contraire, de l'énergie a été
               absorbée (prise au milieu extérieur) par le système, la réaction est endoénergétique (on affecte alors
               le signe+ à cette quantité d'énergie). La forme d'énergie le plus couramment échangée au cours
               des réactions chimiques est la chaleur, et les réactions sont alors dites exothermiques ou
               endothermiques.
                 La libération d'énergie par un système dans lequel se produit une réaction chimique signifie qu'il
               est plus stable dans son état final (produits de la réaction) que dans son état initial (réactifs). En ce cas,
               la réaction peut donc avoir lieu spontanément, sans apport externe d'énergie.
                 L'énergie du système dont la variation au cours de la réaction est à prendre en considération comme
               critère de spontanéité est l'enthalpie libre G = H - TS (HI : enthalpie, T : température absolue,
               S: entropie). Sa variation au cours d'une transformation du système effectuée à température et pres-
               sion constantes est AG= AH T·AS; le terme AHest égal à la chaleur de réaction à pression constante,
               et le terme T· AS, qui ne se mesure pas directement, est en relation avec la variation du « désordre » du
               système. La condition de spontanéité est donc AG <O.

                Toutefois, en chimie organique surtout, on ne prend souvent en compte comme « énergie de réac-
                tion » que le terme AH (chaleur de réaction). Outre qu'il est mesurable expérimentalement, ou facile-
                ment calculable indirectement, il est généralement beaucoup plus grand en valeur absolue que le
                terme T-AS, qui peut en première approximation être négligé. L'énergie du système en réaction sera
                donc représentée dans la suite par E, et ses variations par AE, symboles généraux auxquels on pourra
                donner, selon les cas, la signification appropriée.

                 Par ailleurs AG est en relation avec la constante d'équilibre K d'une réaction (AG° = RT·In K).





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