Page 146 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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2. MÉDlCAMErTTS DU DIABÈTE SUCRÉ UTILISABLES PAR VOIE ORALE  107

                 Tableau 6 : Présentations pharmaceutiques de la metformine en France

              Sel utilisé   Dose par comprimé (mg)   Nom       Année de mise
                                               - commercial     sur le marché
                             Sel     Equivalent
                                      en base
             chlorhydrate    500       390        Glucophage       1959
             chlorhydrate    850       663      Glucophage-retard   1968
                                                (comp. à libération
                                                   prolongée)
            p-chlorophé-     500       205         Glucinan        1974
             noxyacétate
             embonate        700       280          Stagid         1977





           9.    EFFETS SECONDAIRES
           9.1.  ACIDOSE LACTIQUE

           Elle constitue le plus grave danger - éventuellement mortel - des traitements par les
           biguanides. Il y a accumulation d'ions lactate dans le sang provoquée soit par aug­
           mentation de la production de cet ion (hypoxie), soit par diminution de son élimination
           lors d'insuffisance rénale ou hépatique. La responsabilité des biguanides peut corres­
           pondre à ces deux situations, surtout aux concentrations élevées ; cependant, le plus
           souvent, les causes sont multifactorielles.
             Une acidose métabolique est observée, avec une augmentation de la lactatémie,
           du rapport pynjvate/lactate et un abaissement du pH sanguin.
             L'acidose lactique survient en cas de diabète sucré mal équilibré et l'insuffisance
           rénale, l'insuffisance hépatique, le jeûne, la prise d'alcool, la cétose sont des facteurs
           prédisposants.
             Il importe donc de rechercher périodiquement ces facteurs chez les malades sous
           traitement et, tout spécialement, après 60 ans. La présence d'un de ces facteurs de
           risque doit provoquer l'arrêt du traitement. Il convient aussi d'être prudent lors de
           prises de médicaments susceptibles de provoquer des insuffisances rénales (diuré­
           tiques, antihypertenseurs, antibiotiques...); les urographies intraveineuses doivent
           aussi être considérées comme facteur de risque. Aussi faut-il suspendre la prise de
           biguanide 48 heures avant un examen radiologique nécessitant un opacifiant injec­
           table et ne la réinstaller que 48 heures après.
             Toute créatinémie supérieure à 15 mg/l est un obstacle à la prescription de bigua­
           nide. Il existe des signes prémonitoires : nausées, vomissements, crampes, hyperven­
           tilation, sensation de malaise, douleurs abdominales, diarrhées... Ces symptômes
           peuvent aisément être confondus avec les effets secondaires non mortels des bigua­
           nides, aussi faut-il informer les patients de la nécessité d'être attentifs à leur aggrava­
           tion. La suspicion d’acidose lactique - même non confirmée par lactatémie - doit
           déclencher la conduite d'urgence, c'est-à-dire arrêt du traitement et hospitalisation au
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