Page 258 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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4. LES NORMOLIPÉMIANTS                                      219

            1.2.2. DYSLIPOPROTÉINÉMIES SECONDAIRES D'ORIGINE
                   MÉDICAMENTEUSE (tableau 9)

           2.    SEUILS DE RISQUE
           Pour l'évaluation du risque en fonction de l'âge, la référence suivie est souvent la pro­
           position de la conférence de Consensus du NIH (1985) (tableau 10).

               Tableau 10 : Concentration en cholestérol total (g.l-1) en fonction de l'âge
                  Age (ans)
                                 2-19        20-29      30-39       >40
            Risque
            Modéré             1,20-1,85    2,0 à 2,2  2,2 à 2,4  2,4 à 2,6
            Elevé               > 1,85       >2,2       >2,4        >2,6

             Dans le domaine des affections cardiovasculaires, la prévention reste un élément
           essentiel, il convient donc d'évaluer au mieux les facteurs de risque d'un patient pour
           en limiter le nombre et l'incidence.
             La stratégie de Coordination des Recherches sur l'Athérosclérose et le Cholestérol
           (ARCOL) est schématiquement présentée dans le tableau 11.
             Il convient de garder à l'esprit que le dosage de la cholestérolémie même complété
           par le dosage du CHDL et par la prise en compte des autres facteurs de risque (taba­
           gisme, hypertension artérielle, diabète), reste un indicateur de risque coronarien peu
           sensible et peu spécifique.
             L'absence de traitement ayant démontré un rapport bénéfice coronarien/risque
           toxique favorable ne plaide pas en faveur d'un dépistage systématique de l'hypercho­
           lestérolémie en prévention primaire.
             Il est médicalement justifié d'effectuer un bilan biologique chez les patients présen­
           tant des signes de coronaropathie et lorsqu'il existe des signes cliniques en faveur
           d’une hyperlipidémie importante. La réalisation d'un bilan apparaît également légitime,
           lorsqu'une intervention sur un autre facteur de risque coronarien est envisagée ou
           lorsqu’il existe une demande "spontanée" de dépistage. Les dosages devraient
           concerner essentiellement des hommes de 30 à 60 ans et rester rares chez les sujets
           âgés, chez les adolescents et chez les femmes.
             Le seul objectif raisonnable d’un dépistage de l'hypercholestérolémie pendant l'en­
           fance, doit rester la recherche d'une hypercholestérolémie familiale (0,5 % de la popu­
           lation). Dans les pays à haut risque cardiovasculaire, le dosage de l'hypercholestérolé­
           mie a été préconisé en cas d'antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire avant
           56 ans ou de CT parental dépassant 6,25 mmol.l-1 (2,4 g.l-1).
             En pratique médicale usuelle, seuls les dosages de CT et CHDL apparaissent justi­
           fiés ; le dosage des apoprotéines ne s'impose que dans des cas particuliers : hyperli­
           pidémie familiale, athérosclérose juvénile et dans le cadre de la recherche.
             Les hypertriglycéridémies familiales (où il n'y a pas d'hypercholestérolémie) i
           semblent pas exposer à un risque coronarien particulier, à la différence des hyperiii
           démies familiales combinées. Seuls les hypertriglycéridémies très importantes (sup
           rieures à 6 mmol.l-1) exposent à un risque de pancréatite.
             Il est prudent de réserver les traitements médicamenteux aux cas où leur rapp
           bénéfices/risques ne paraît pas globalement défavorable, i.e. en prévention primai
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