Page 568 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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11 PROGESTATIFS                                             529

           -  effet gestagène : la progestérone ralentit la progression tubaire de l’ovule ; à condi­
             tion que le rapport estradiol/progestérone soit convenable, la progestérone diminue
             les contractions des fibres musculaires de l'utérus, tout en conservant la plasticité
             de celui-ci ; ce dernier phénomène est net, en cas de gestation, lorsque le placenta
             prend le relais du corps jaune pour sécréter la progestérone.
             A la puberté, la sécrétion de progestérone reste déficitaire, pendant quelques mois,
           par rapport à celle de l'estradiol. A la ménopause, avant l'arrêt définitif de l’activité
           ovarienne, c'est la sécrétion de progestérone qui disparaît la première. Dans ces deux
           cas, si le déséquilibre se prolonge, l'administration d’un progestatif pallie cette défi­
           cience lutéale relative. Il en va de même pour traiter une insuffisance lutéale chez la
           femme en activité génitale.
           5.2.2.  Effet sur les glandes mammaires
           Après imprégnation estrogénique, la progestérone prépare la glande à la lactation ;
           elle stimule la différenciation des cellules des galactophores et permet le développe­
           ment des acini.

           5.2.3.  Effet antigonadotrope
           Pendant la phase lutéale et pendant la gestation, la progestérone inhibe l’ovulation
           par rétrocontrôle sur la FSH et la LH, par l’intermédiaire de la gonadolibérine/gonado-
           réline hypothalamique (LH RH). A fortes doses, en association avec les estrogènes au
           cours d'un cycle, elle bloque l'ovulation ; ce type d'association (éthinylestradiol + 19-
           norprogestatifs) est utilisé dans un but contraceptif (cf. 6.4) ; cette action est réver­
           sible à l'arrêt du traitement. Chez l'homme, par action sur la LH RH, la progestérone
           inhibe la sécrétion de FSH (diminution de la spermatogénèse) et de LH (diminution de
           la production de testostérone) ; l'azoospermie ainsi produite est expérimentée en
           contraception masculine.

           5.2.4.  Effet anti-estrogène
           La progestérone inhibe et contrôle l'action de l'estradiol ; les 19-norstéroïdes ont un
           effet plus marqué.
           5-2.5. Effet anti-androgène
           La progestérone contrôle aussi l'effet des androgènes en bloquant la biosynthèse de
           la DHT. Elle protège ainsi l’embryon des androgènes de la mère (l'embryon femelle est
           plus sensible aux androgènes que l'embryon mâle aux estrogènes). Toutefois, certains
           progestatifs de synthèse peuvent se lier au récepteur de la DHT et exercer des actions
           anabolisante et virilisante.
           5.2.6.  Actions métaboliques
           Effet hydroélectrolytique : la progestérone favorise la natriurèse et participe au
           contrôle de la tension artérielle ; à plus forte dose, elle provoque une rétention hydro­
           sodée (syndrome de rétention pré-menstruel).

           5.2.7.  Effet hyperthermisant
           Il est observé pendant la deuxième moitié du cycle.
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