Page 609 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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13. ANDROGÈNES, ANABOLISANTS                                 569


           rétrocontrôle). Dans le plasma, la testostérone est liée d'une part à la SHBG (Sex
           Honmon Binding Protein : protéine spécifique fixant également l'estradiol et la dihy-
          drotestostérone) et d'autre part à l'albumine, en proportion variable chez l'homme et
          la femme ; cette globuline est saturée en testostérone, à raison de 5 pg/l ; 2 % de la
          testostérone plasmatique sont sous forme libre et constituent l'essentiel de la fraction
          active.
            Administrée par voie orale, la testostérone est bien absorbée, mais elle est métabo­
          lisée et éliminée très rapidement, ce qui nécessite l'utilisation d'une qualité micronisée
          ou l'emploi de prodrogues : esters en 17 par voie IM en solution huileuse, dont la
          résorption varie avec la lipophilie de l'ester ; le pic plasmatique est obtenu entre 2 et
          4 jours. Une concentration sérique suffisante peut ainsi être maintenue pendant trois
          semaines.
            Les implants (utilisation vétérinaire) permettent de maintenir des concentrations
          sériques efficaces pendant 4 mois.
            L'undécanoate de testostérone est actif par voie orale, par passage dans les voies
          lymphatiques.
            Dans les cellules cibles, une 5a-réductase transforme la testostérone en 5a-dihy-
          drotestostérone (DHT).
            La testostérone est transformée en androstènedione, par oxydation en 17, lors du
          passage dans le foie ; puis, celle-ci est réduite au niveau de la double liaison 4(5) en
          5a-androstanedione et en 50-androstanedione (étiocholane-dione) ; ces deux méta­
          bolites subissent une réduction du carbonylé en 3 et conduisent à l'androstérone et à
          l'étiocholanone (hydroxyle en 3a majoritaire). La demi-vie de la testostérone est brève,
          de l'ordre de 10 à 20 minutes.
            La DHT est métabolisée en 5a-androstane-3a,170-diol que le foie oxyde en 17 en
          androstérone. L'androstérone et l’étiocholanone sont alors sulfo et glucuro-
          conjuguées ; ces derniers métabolites sont éliminés par voie urinaire et représentent
          90 % de la dose administrée (6 % dans les fèces). Une faible partie est transformée
          par le foie et dans des tissus périphériques en 170-estradiol, par des aromatases ; ce
          phénomène explique l’apparition des effets secondaires de féminisation.
            Ces divers métabolites possèdent une certaine activité androgénique ; évaluée par
          rapport à la testostérone sur le rat castré (poids de la prostate), elle est voisine de :
            testostérone          1
            DHT                    1,5-3
            3a-androstanediol     1,8-1,7
            30-androstanediol     0
            androstènedione       0,2
            androstérone          0,7

          5.2.  DROSTANOLONE

          Les esters de la drostanolone sont utilisés en thérapeutique ; ils sont administrés par
          voie IM et subissent une hydrolyse rapide en drostanolone, agent actif.
            Les principaux métabolites connus sont : le produit d'oxydation 17-céto et le 170-
          glucuronide.
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