Page 694 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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16. VITAMINFS D HT DÉRIVÉS 655
Dans les cas sévères, à calcémie effondrée, il est préférable d’utiliser la 25-OH-D3
ou la 1 a,25-(OH)2-D3 qui agissent plus rapidement. La normalisation de la calcémie et
de la phosphatémie peut être atteinte en 7 à 15 jours et celle du taux en phospha
tases alcalines en 3 à 4 semaines. Les signes cliniques et radiologiques de la carence
peuvent persister longtemps.
L'augmentation des doses de vitamine D n'influence pas la vitesse de guérison
mais peut entraîner des effets toxiques {vide infra).
9.1.1.2. TRAITEMENT PRÉVENTIF
La prévention du rachitisme carentiel jusqu'à l'âge de 18 mois et en période hivernale
jusqu'à l'âge de 5 ans nécessite un apport quotidien de 1 200 à 1 600 Ul de vitamine
D. Cette prophylaxie est assurée dans certains pays par un enrichissement systéma
tique en vitamine D du lait et des farines ; dans d'autres pays (dont la France), la pré
vention est liée à la prescription de vitamine par le médecin (circulaires ministérielles
du 21.02.63 et du 06.01.71).
9.1.2. Rachitisme d'origine iatrogène
Il touche plus particulièrement les enfants épileptiques. A noter que 10 à 30 % des
patients traités par le phénobarbital, la phénytoïne et la carbamazépine, puissants
inducteurs enzymatiques, présentent des troubles du métabolisme phosphocalcique,
engendrés par une augmentation du catabolisme de la vitamine D avant sa métaboli
sation en 25-OH-D3.
Chez les patients présentant un taux de 25-OH-D3 inférieur à la normale, la correc
tion de l'ostéopathie peut être réalisée par administration de très fortes doses de vita
mine D ou surtout de 25-OH-D3 à 100 pg/jour.
9.1.3. Rachitismes vitamino-résistants secondaires
Les rachitismes vitamino-résistants sont caractérisés par l'absence de carence vitami
nique, la résistance à des doses physiologiques de vitamines D et la rechute à l'arrêt
du traitement.
9.1.3.1. ORIGINE DIGESTIVE
Les rachitismes vitamino-résistants secondaires trouvent leur origine dans un défaut
de l’absorption de la vitamine D et de ses métabolites exogènes. Cette situation se
rencontre dans des pathologies telles que les ictères chroniques, les insuffisances
pancréatiques, la mucoviscidose, les maladies cœliaques... ou les résections éten
dues du grêle. Seuls les dérivés hydroxylés en 25 sont utilisés dans cette indication.
9.1.3.2. ORIGINE RÉNALE
Certaines tubulopathies chroniques sont caractérisées par une perte urinaire exces
sive de phosphate et par un effondrement du taux de la 1a,25-(OH)2-D3 plasmatique
(syndrome de Toni-Debré-Fanconi). Il en résulte, sur le plan osseux, l'installation de
lésions rachitiques avec arrêt de la croissance.
Ce rachitisme est sensible à de fortes doses de vitamines D (1 à 2 mg), à des doses
plus faibles de 25-OH-D3 et à de faibles doses de 1a,25-(OH)2-D3. L'acidose tubulaire
qui peut accompagner cette pathologie est traitée par de l'hydrogénocarbonate de
sodium.