Page 730 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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17. MEDICAMENTS DU MÉTABOLISME PHOSPHOCALC1QUE               691


           milieux biologiques fait appel à la CGL après dérivation ou à une méthode spectro-
           photométrique. Celle-ci est fondée sur l'interférence du clodronate dans la réaction
           colorée du morin (2',3,4',5,7-pentahydroxyflavone) avec les sels de thoriumlv (Th
           (NO^) en tampon acétique pH 4,75 : on observe une diminution de la d.o. à 475 nm.
             La pharmacocinétique du clodronate est calquée sur celle de l'étidronate avec un
           taux d'absorption maximal de 3 % et absence de liaison aux protéines plasmatiques.
             Le mode d'action du clodronate a été particulièrement étudié sur les manifestations
           osseuses d’origine tumorale en utilisant divers modèles in vitro et in vivo. On observe
           une réduction de l'activité ostéoclastique et, secondairement, deux à quatre jours
           après le début du traitement, une diminution de l'hypercalcémie induite par les
           tumeurs plus marquée qu'avec la mithramycine. Contrairement à l'étidronate, le clo­
           dronate n’interfère pas avec les ostéoblastes et n'inhibe pas la minéralisation de l'os,
           respectant ainsi l'architecture osseuse.
             Son emploi fait appel à deux formes différentes : des gélules à 400 mg à la dose
           moyenne de 1600 mg/j et un soluté injectable à 6 p. 100 à diluer dans un liquide de
           perfusion (300 mg/j.) pour le traitement des hypercalcémies tumorales. Le traitement
           d'attaque est effectué par voie veineuse, au maximum pendant sept jours, et relayé
           par la voie orale dès la normalisation de la calcémie. Il est recommandé de l'associer
           à une réhydratation convenable et de surveiller le fonctionnement rénal.
             Bien qu'indiscutablement actif, le clodronate n’est pas actuellement utilisable dans
           la maladie de Paget et les ostéoporoses en raison de quelques cas de leucose obser­
           vés lors des premiers essais cliniques, cependant non retrouvés depuis.


           B3.  PAMIDRONATE DE SODIUM


           C'est le sel disodique pentahydraté de l'acide pamidronique C3H11NO7P2 (Mr235) :
                                     ÇH2NH2
                                HO CH2 OH
                                  I  I I
                              O—P—C-----P=O ,2Na , 5H2O
                               ©O OH O©


            Ce produit, très soluble dans l'eau, est comparable au clodronate, mais il e
          encore plus actif comme inhibiteur de la résorption osseuse et n'a pas d'effet nége
          sur la minéralisation. Il est très peu absorbé par voie orale (< 1 p. 100) et son T1
          plasmatique est de 2,5 h. Energiquement fixé sur le tissu osseux (T 1/2 d'éliminath
          osseuse - 300 j), il est très lentement éliminé dans l'urine, d'où une action prolongé
          Il a été signalé également une accumulation dans le cartilage trachéal, sans doute d'
          à une fixation sur les acides mucopolysaccharidiques par le groupe amine primaire.
            Son dosage dans les milieux biologiques, assez délicat, fait appel à une réactii
          avec la fluorescamine, après coprécipitation avec du phosphate de calcium, sépar
          tion par CLHP et dosage fluorométrique.
            Il est à l'heure actuelle uniquement utilisé dans le traitement des hypercalcémi
          d'origine tumorale sous forme de soluté injectable à 3 p. 1000 à administrer obligat'
          rement dilué en perfusion lente dans une solution de chlorure de sodium ou de
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