Page 725 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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Leur administration prolongée (jusqu'à six mois) entraîne progressivement une nor
malisation des signes cliniques et des images scintigraphiques et une réduction des
ostéoclastes avec baisse de l'hydroxyproline urinaire et des phosphatases alcalines
sériques. D'autre part, la structure histologique de l'os retourne progressivement au
stade lamellaire normal. L'effet clinique cesse à l'arrêt du traitement bien que l'amélio
ration des paramètres biologiques persiste partiellement.
Un effet antalgique secondaire modéré est également observé.
Le clodronate et le pamidronate manifestent leur action plus rapidement et de
façon plus marquée que l'étidronate.
En pratique, les diphosphonates tendent à remplacer la calcitonine sur laquelle ils
possèdent plusieurs avantages :
- pas d'échappement thérapeutique,
- facilité d'emploi (voie orale),
- absence de réactions secondaires et bonne marge de sécurité,
- coût nettement moins élevé,
mais avec l'inconvénient d'un démarrage plus lent de l’action et d'un effet antalgique
beaucoup plus discret.
Ils constituent maintenant une thérapeutique de première intention, la calcitonine
étant réservée aux cas graves ou rebelles. Toutefois, seul l'étidronate est actuellement
prescrit dans ce cas. On peut d'ailleurs associer avec avantage les deux produits.
7.1.2. Les ostéoporoses
Au même titre que la calcitonine mais avec les mêmes réserves, les diphosphonates
sont utilisables dans le traitement de cette affection largement répandue chez les
sujets âgés. Comme dans le cas de la maladie de Paget, il y a inhibition du processus
ostéoclastique avec réduction des cavités de résorption et du remodelage osseux,
tandis que l'os se reminéralise et que sa densité augmente (densitométrie par absorp
tion biphotonique).
L'ostéoporose d'immobilisation, due d'abord à une résorption accrue par les
ostéoclastes puis à une dépression des ostéoblastes, est également une indication
des diphosphonates mais avec des résultats variables.
7.1.3- Les hypercalcémies tumorales
Actuellement, le clodronate et le pamidronate, et à un moindre titre l'étidronate, sont
utilisés par voie IV en raison de leur effet anti-ostéoclastique. En effet, dans ces affec
tions les ostéoclastes sont à l'origine du relâchement du calcium dans la circulation
après stimulation par un peptide du type de la parathormone, d'origine tumorale.
L'hypercalcémie qui en résulte est aggravée par une diminution de la filtration glomé
rulaire et une augmentation de la réabsorption tubulaire du calcium. L'effet des phos
phonates, rapide, se manifeste dès les premiers jours. Il conjugue la réduction de la
résorption osseuse, de l'hypercalcémie et de l'hypercalciurie, avec un retentissement
favorable sur le fonctionnement rénal. Il s'avère supérieur à celui de la mithramycine,
utilisée jusqu'ici avec cette indication mais beaucoup plus mal tolérée.