Page 723 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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           -  la réduction de la minéralisation est d'ordre cristallochimique et procède de l’action
             constatée in vitro. Elle est surtout marquée avec l’étidronate. Comme consé­
             quence, le remodelage osseux est freiné ;
           -  l'action anti-ostéoclastique a pour résultat de ralentir la résorption osseuse.
             L'activité du clodronate et surtout du pamidronate, est à cet égard sensiblement
             supérieure à celle de l’étidronate. Elle s'accompagne d'une inhibition de l'hydroxy­
             lation de la proline qui est un témoin de la dégradation de la trame protéique. Cet
             effet n'est pas immédiat et ne se manifeste qu'au bout de 24 à 48 h.
             L'effet global est un bilan calcique positif avec un arrêt de la déminéralisation de
           l'os.


            3.2.  LES TISSUS MOUS
            Les diphosphonates empêchent les dépôts ectopiques de calcium, ce que l'on peut
            vérifier expérimentalement chez le rat (aorte, rein) recevant de fortes doses de vita­
            mine D. Un effet préventif est également possible vis-à-vis de la lithiase rénale cal­
            cique. Ces actions n'ont pas été cliniquement validées.

            3.3.  LE CARTILAGE

            Sa minéralisation est inhibée par l'étidronate à haute dose, mais non par le clodronate.

            3.4.  LE MÉTABOLISME DE LA VITAMINE D
                 (CHOLÉCALCIFÉROL)
            La transformation par le rein du 25-hydroxycholécalciférol (25-OH D3) en 1,25-dihy-
            droxycholécalciférol (1,25-{OH}2 D3) biologiquement actif est stimulé par l'étidronate à
            faible dose, ce qui entraîne une augmentation de l'absorption calcique. Cette action
            est inversée à haute dose.

            3-5. L'ÉQUILIBRE HUMORAL PHOSPHOCALCIQUE
            Malgré les effets sur le calcium osseux, normalement, la calcémie et la calciurie ne
            sont pas modifiées. Toutefois, on peut noter une augmentation de la phosphorémie,
            au moins avec l'étidronate à forte dose, par compétition au niveau rénal avec l’excré­
            tion des phosphates.

            3.6.   Contrairement à la calcitonine, les diphosphonates n'ont pas d'action antal­
                  gique directe.


            4.   RELATIONS STRUCTURE-ACTIVITÉ
            Elles ont été surtout déterminées autour de l'action inhibitrice de la résorption osseuse,
            sur plusieurs centaines de dérivés bisphosphoniques. L'évaluation de l'activité fait
            appel à des modèles, comme l'effet hypocalcémiant chez le rat thyroparathyroïdecto-
            misé et traité par un inducteur de la résorption osseuse, le Ro 136298, un rétinoïde.
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