Page 718 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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17. MÉDICAMENTS DU MÉTABOLISME PHOSPHOCALCIQUE           679

             11.1.1.  Ostéoporose
             Courante chez les sujets âgés, surtout du sexe féminin (ostéoporose post-ménopau­
            sique), elle est liée en particulier à une baisse de la sécrétion de la calcitonine sans
            altération de ses récepteurs, avec découplage de l'ostéosynthèse et de l'ostéolyse et
            diminution du capital minéral osseux (CMO). Elle peut être trabéculaire (vertèbres) et,
            plus tardivement, corticale (os longs). De ce fait, elle est responsable de tassements
            vertébraux et de fractures (col du fémur notamment). Cette affection peut donc être
            normalement corrigée par administration de calcitonine. Le bilan calcique redevient
            effectivement positif, avec atténuation des douleurs et augmentation de la masse
            osseuse. Toutefois, la capacité de réponse des sujets traités est variable, avec les
            meilleures réponses pour les ostéoporoses trabéculaires et les avis sont finalement
            partagés sur l'intérêt du produit, à qui on demande de restaurer à la fois la micro­
            architecture de l'os et ses qualités mécaniques. Il est recommandé d'associer à la cal­
            citonine une médication phosphorée (1 g/j de P) et surtout fluorée : fluorure de sodium
            (25 mg/j) ou monofluorophosphate de sodium (200 mg/j). Cette indication a été éten­
            due aux pertes osseuses dues à une immobilisation prolongée. En réalité, à l'heure
            actuelle, la prévention de l'ostéoporose ménopausique passe essentiellement par
            l'hormonothérapie estroprogestative substitutive.

            11.1.2.  Maladie de Paget
            Elle se traduit par une augmentation considérable du catabolisme osseux avec simul­
            tanément une reconstitution anarchique de la trame de l'os (os en mosaïque) qui se
            déforme fortement et se fragilise. Elle s'accompagne à un stade avancé de douleurs
            aiguës. Au bout de quelques semaines, la calcitonine fait cesser ces douleurs,
            concourt à la normalisation du tissu osseux objectivée aux points de vue histologique
            et radiologique, et rend au malade sa mobilité. Une bonne preuve biologique de son
            activité est le dosage de l'hydroxyproline urinaire dont la valeur s'abaisse jusqu'à
            50 % de sa valeur initiale mais sans jamais revenir à la normale. On observe égale­
            ment une baisse des phosphatases alcalines plasmatiques. Le traitement doit être
            prolongé pendant plusieurs mois.
              Toutefois, les effets de la calcitonine tendent à se stabiliser au bout d'un certain
            temps sans amélioration ultérieure, voire même à s'atténuer. Aussi ce médicament
            est-il maintenant sensiblement concurrencé par les diphosphonates moins coûteux et
            tout aussi efficaces (v/de infra) et l'emploi de la calcitonine dans la maladie de Paget
            tend à être réservé à certaines formes graves.

            11.1.3-  Hypercalcémies
            Les formes tumorales sont d'origine parathyroïdienne, métastastique, ou liées «
            myélomes osseux multiples. L'effet, limité (abaissement de la calcémie de 0,f
            0,7 mmol/1) et de courte durée (48-72 h), s'exerce essentiellement au niveau rénal.
            sCT est préférée, si possible en association avec les diphosphonates.
              On peut aussi utiliser à cet égard la calcitonine dans le traitement des intoxicatir
            par la vitamine D (surdosage) ou dans l'hypercalcémie idiopathique du nouveau-™

            11.1.4.  Algoneurodystrophies
            C'est une sorte d'ostéoporose algogène, souvent post-traumatique, avec tro
            vasomoteurs, développée sur un terrain favorable mais d'étiologie obscure,
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