Page 820 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
P. 820

781
            19. LA VITAMINE A ET LES RÉTINOÏDES















           Figure 10 : Modèle d’activation de la phosphodiestérase GMPc-dépendante par la
                     transducine
           Rh - rhodopsine         Rh' - rhodopsine activée
           T - transducine         PDE - phosphodiestérase
           I - inhibiteur de PDE
           GMPc —» ouverture des canaux Na* des bâtonnets rétiniens
           hydrolyse du GMPc —> fermeture des canaux Na*

             L’hydrolyse du alpha-t-GTP conduit au alpha-t-GDP qui se réassocie avec les deux
           sous-unités béta-gamma pour reconstituer la transducine. L’hydrolyse du GMPc en
           5’-GMP entraîne la fermeture des canaux sodiques de la membrane des bâtonnets et
           une hyperpolarisation de la membrane. En effet, le GMPc est capable d’ouvrir directe­
           ment tes canaux sodiques de cette membrane.

           7.2.  VITAMINE A ET CROISSANCE
           L’animal déficient en vitamine A perd tout d’abord l’appétit; son poids se stabilise
           (''plateau") après 4 à 6 semaines, puis diminue rapidement jusqu'à la mort si la
           carence se prolonge. Les contrôles biologiques réalisés sur les préparations de vita­
           mine A reposaient d'ailleurs sur ces observations. Des lots de rats mâles étaient sou­
           mis à un régime dépourvu de vitamine A ce qui provoquait un arrêt de leur croissance.
           Etait alors recherchée la dose induisant une reprise de la croissance pondérale par
           comparaison avec un échantillon de référence (acétate de rétinyle).
             L'acide rétinoïque possède la même activité sur les modèles animaux.

           7.3.  VITAMINE A (ET DÉRIVÉS)
                ET DIFFÉRENCIATION CELLULAIRE
           La vitamine A est essentielle à la différenciation normale des épithéliums. Des rats
           carencés développent une kératinisation des épithéliums et une métaplasie squameuse
           des muqueuses. Les tissus les plus touchés sont la trachée, la peau, les glandes sali­
           vaires, la cornée et le tractus génital, mais aussi le tissu osseux.
             Le rétinol corrige ces troubles. La vitamine A régule in vitro le type de kératine for­
           mée en contrôlant les taux d'ARN messagers correspondants. Ceci est tout à fait
           cohérent avec le mécanisme d'action nucléaire tel qu'il a été décrit au chapitre précé­
           dent. Mais il est cependant difficile de dissocier le rôle joué par le rétinol de celui joué
           par son métabolite : l'acide rétinoïque.
   815   816   817   818   819   820   821   822   823   824   825