Page 827 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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788 MÉDICAMENTS EN RELATION AVEC DES SYSTÈMES HORMONAUX
B. LES RÉTINOÏDES
L'histoire des rétinoïdes de synthèse débute dès les années 1960, après qu'aient été
observés les effets toxiques de la vitamine A administrée par voie orale à des patients
atteints de diverses affections dermatologiques. Les recherches s'orientent alors vers
les métabolites du rétinol dont l'acide rétinoïque ou trétinoïne en utilisation topique et
vers la synthèse d'analogues structuraux administrables par voie orale et pour les
quels les effets thérapeutiques de la vitamine A (différenciation et antiprolifération)
seraient dissociés des effets toxiques hypervitaminiques.
Il est classique de distinguer trois générations de composés :
- /a première génération comprend la trétinoïne, l'isotrétinoïne et le fenrétinide :
R = OH acide rétinoïque ou trétinoïne (DCI)
N-hydroxyphénylrétinamide ou fenrétinide (DCI)
acide 13-c/s-rétinoïque ou isotrétinoïne (DCI)
- la seconde génération inclut, entre autres, l'étrétinate et son métabolite actif, l'aci-
trétine :
COOR
H3CO
R = H acitrétine (DCI)
R = C2H5 étrétinate (DCI)
- la troisième génération est celle des arotinoïdes actifs à des doses parfois mille fois
plus faibles que celles de la trétinoïne ou de l'acitrétine (0,5 pg/kg chez l'Homme)
(cf. 1.2).
Ces rétinoïdes exercent de nombreuses activités pharmacologiques. Les cibles
recherchées concernent la différenciation et la prolifération cellulaires en vue de leur
utilisation en dermatologie et en cancérologie. Leur activité dans les phénomènes
inflammatoires et immunitaires est également explorée.
La pharmacologie de ces molécules a largement bénéficié des acquis de la biologie
moléculaire et il est maintenant possible de disposer d'agonistes spécifiques des
récepteurs RAR ou RXR, mais aussi d'antagonistes, ce qui permettra sans doute
d'accentuer, d'inhiber ou de corriger certains effets des rétinoïdes naturels.