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LIBÉREZ VOTRE CERVEAU !
fonctionner que si la cible ne se connaît pas elle‑ même – ce qui
est la règle plutôt que l’exception.
Hommes vs Femmes
Dans les relations hétérosexuelles, on remarque en général une
grande disparité chez les hommes et les femmes dans le nombre
de partenaires « idéal » – celui rapporté par les hommes étant très
supérieur. En 1997, Rand Fishkin et Richard Miller sondent ainsi
des étudiants avec la question : « Combien de partenaires sexuels
désirez‑ vous dans votre vie ? » Il se dégage une moyenne supérieure
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à 60 chez les garçons, contre 2,7 chez les filles .
Le facteur physiologique évoqué la plupart du temps pour jus‑
tifier cet écart, c’est celui de la fertilité : selon une interprétation
simpliste, la femme n’étant fertile que quatre jours par mois en
moyenne alors que l’homme l’est en permanence, il y aurait une
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disponibilité plus grande au sexe chez lui que chez elle . Cette
observation, cependant, peut également s’expliquer par des fac‑
teurs sociaux. Il est, en effet, considéré comme gratifiant pour un
homme de confesser un grand nombre de conquêtes féminines,
alors que l’on considérerait la même confession avilissante chez
une femme.
La leçon des neurosciences quant au comportement hétérosexuel
humain, c’est qu’il est fondamentalement asymétrique. Les attentes
des hommes dans une relation hétérosexuelle ne sont pas partout
les mêmes que celles d’une femme, ce que l’évolution explique
largement. Le rôle des deux sexes dans la conception diffère, par
exemple, en termes de dépense énergétique, et si un homme peut
féconder une femme puis une autre avant de les quitter, la phy‑
siologie de la gestation ne donne pas une telle latitude à la femme.
On note aussi que, parmi les marqueurs rapportés comme les
plus fréquents d’attirance sexuelle pour l’homme chez la femme, la
plupart sont acquis, comme la carrure en V (qui peut se travailler)
1. Pedersen, W. C., Miller, L. C., Putcha‑ Bhagavatula, A. D. et Yang, Y., « Evolved
sex differences in the number of partners desired? The long and the short of it »,
Psychological Science (2002), 13, 157‑161.
2. On observe cependant que les femmes au taux de testostérone plus élevé que la
moyenne on tendance à avoir plus de partenaires sexuels, à en changer plus souvent,
et à avoir plus de rapports sexuels. Elles peuvent également se montrer de meilleures
négociatrices, et prendre des risques plus facilement.
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