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LIBÉREZ VOTRE CERVEAU !
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                  différent du leur  – ce choix ne s’observant pas si elles se trouvaient sous
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                  contraceptifs .
                  Si les marqueurs d’attractivité hétérosexuelle de l’homme ne varient pas
                  au cours du mois, les marqueurs de préférence hétérosexuelle changent
                  cycliquement  chez  la  femme,  ainsi  que  certains  marqueurs  de  leur
                  propre attractivité : les femmes sont plus attirantes lorsqu’elles sont
                  fertiles. Des chercheurs ont pu observer, par exemple, que des strip‑
                  teaseuses avaient tendance à recevoir des pourboires significativement
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                  plus élevés durant la période précédant leur ovulation   . Dans une
                  autre expérience, on constata qu’un groupe d’hommes et de femmes
                  occidentales déclarait plus facilement qu’un homme semble pouvoir être
                  un bon père s’il était barbu sur sa photographie. Une femme fertile a
                  tendance à trouver, également, le port d’une barbe sensiblement plus
                  masculin. 5
                  Autre expérience célèbre, celle menée en 1982 par Russell Clarke et Elaine
                  Hatfield, de l’université d’État de Floride. Dans ce test, des étudiantes au
                  physique jugé « dans la moyenne » sont payées pour aller à la rencontre de
                  quelques beaux garçons du campus et leur proposer une relation sexuelle
                  dans les douze heures. 75 % des garçons acceptent. La même expérience
                                                                             6
                  est menée ensuite en inversant les sexes : aucune fille n’accepte . On
                  observe donc encore une asymétrie dans le comportement hétérosexuel
                  humain : les garçons saisissent un maximum d’opportunités, les filles
                  sélectionnent bien davantage.



                    1.  Wedekind, C. et Füri, S., « Body odour preferences in men and women  : Do
                  they aim for specific MHC combinations or simply heterozygosity?  »,  Proceedings of
                  the Royal Society of London B : Biological Sciences (1997), 264, 1471‑1479.
                    2.  Wedekind, C., Seebeck, T., Bettens, F. et Paepke, A. J., « MHC‑ dependent mate
                  preferences in humans »,  Proceedings of the Royal Society of London B  : Biological
                  Sciences (1995), 260, 245‑249. Voir aussi Santos, P. S. C., Schinemann, J. A., Gabardo,
                  J. et da Graça Bicalho, M., « New evidence that the MHC influences odor perception in
                  humans : A study with 58 Southern Brazilian students », Hormones and Behavior (2005),
                  47, 384‑388 ; Thornhill, R., Gangestad, S. W., Miller, R., Scheyd, G., McCollough, J. K.
                  et Franklin, M., « Major histocompatibility complex genes, symmetry, and body scent
                  attractiveness in men and women », Behavioral Ecology (2003), 14, 668‑678.
                    3.  Miller, G., Tybur, J.  M. et Jordan, B.  D., « Ovulatory cycle effects on tip ear‑
                  nings by lap dancers : economic evidence for human estrus ? », Evolution and Human
                  Behavior (2007), 28, 375‑381.
                    4.  Mais l’étude, qui concernait 18 femmes, suivies sur deux cycles menstruels seu‑
                  lement, peut être discutée.
                    5.  Dixson, B. J. et Brooks, R. C., « The role of facial hair in women’s perceptions of
                  men’s attractiveness, health, masculinity and parenting abilities », Evolution and Human
                  Behavior (2013), 34, 236‑241.
                    6.  Clark, R. D. et Hatfield, E., « Gender differences in receptivity to sexual offers »,
                  Journal of Psychology & Human Sexuality (1989), 2, 39‑55.

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