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Aspects juridiques de l’activité bancaire
            Les personnes assujetties au sens de la présente loi ont trois types d’obligations, à savoir :

            1. Une obligation de vigilance quant à l’identité de leurs clients, l’origine des fonds et la nature
            des opérations, assortie d’un devoir de conserver les documents pendant une période de dix ans à
            compter de l’exécution ;
            2.  Une  obligation  de  veille  interne  qui  suppose  la  mise  en  place  d’un  dispositif  interne  de
            détection et de surveillance ;

            3.  Une  obligation  de  déclaration  de  soupçon  à  l’organe  habilité  (Unité  de  traitement  du
            renseignement financier) lorsqu’il s’agit d’une opération soupçonnée d’être liée au blanchiment
            de capitaux ou dont l’identification est douteuse.

            En l’absence d’une définition juridique exacte du soupçon, les personnes assujetties doivent se
            baser sur leur expérience et leur analyse personnelle de la situation donnée pour relever tous les
            indices d’une opération douteuse.

            N.B Le 24 janvier 2011. Le Maroc s’est désormais doté d’une nouvelle loi (13-10) de lutte contre le
                                                                      ère
            blanchiment de capitaux. Cette législation modifie ainsi la 1  loi 43-05 anti-blanchiment.
            Plusieurs articles du code  pénal et du code de procédure pénale ont été également révisés ou
            complétés. Il s’agit principalement de ceux régissant la répression du terrorisme ou les techniques
            spéciales d’enquête. Dorénavant, financer le terrorisme est assimilé à un acte terroriste, même si
            un attentat par exemple ne s’est pas produit sur le sol marocain.

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                                          Cas pratique - Incident de paiement
            En  cas  d’incidents  de  paiement  sur  comptes  avec  mandataires  (non  signataires  du  chèque
            rejeté), doit-on déclarer ces mandataires en plus du titulaire du compte ?
            L’interdiction bancaire d’émettre des chèques est prononcée à l’encontre du titulaire du compte, la
            banque tirée étant tenue de déclarer l’incident de paiement au SCIP.

            Par  ailleurs,  l’injonction  est  notifiée  au  titulaire  du  compte  et  à  son  mandataire  et  emporte
            interdiction pour le mandataire, pour tous les comptes du titulaire pour lesquels il agit en vertu
            d’un mandat. Cette interdiction ne s’étend pas au compte du mandataire.
            En outre, lorsque le mandataire, en connaissance de cause, émet des chèques en violation d’une
            interdiction  bancaire  frappant  son  mondant,  il  est  passible  des  sanctions  pénales  prévues  par
            l’article 318 du Code de Commerce.

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                         Cas pratique - KYC, fonctionnement du compte et protection du client
            1. La connaissance du client et l’obligation de vigilance :
                •  La loi N°13/10 du 24/01/2011, relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux ; loi
                   qui a permis de modifier et compléter certaines dispositions du code pénal, du code de
                   procédure pénale et de la loi N°43/05.

                •  La circulaire N°2/G/2012 du 18/ Avril /2012 de Bank Al-Maghrib relative à l’obligation de
                   la vigilance en matière d’identification et la connaissance de la clientèle.
                •  Le code de commerce notamment l’article 488.






            1  Cas pratique page 40.
            2  Cas pratique page 48.
                                                                                                           92
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