Page 75 - J'aime autant te hair
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Sans la présence de Charles et Davis, Brandon n’aurait pas réagi
                      aussi impunément. Mais qu’est-ce qu’il cherche à prouver ? Je ne suis pas
                      sa chose, d’ailleurs il me doit une explication. Qu’il aille imposer ça aux
                      filles qui ont l’habitude de lui lécher les bottines.

                             Message : Est-ce que ça va ?
                             Judith doit vraiment se faire du mauvais sang, pour ainsi me
                      harceler au téléphone. Honnêtement, je n’ai pas envie de lui répondre.
                      J’ignore moi-même ce qui se trame à l’instant dans ma tête. Demain je
                      vais leur expliquer. Pour ce qui est de ce soir, je ne suis plus très sûre d’y
                      aller, maintenant que les Magnus m’ont vu dans les bras de Brandon. J’en

                      rougis de honte.
                             Souhaits n’aident guère. Comme dit le proverbe. Pourquoi les astres
                      se liguent contre moi ? Je ne trouverais pas de réponses à me morfondre
                      toute seule, dans mon coin. Brandon va me rendre folle si ça continue. Je
                      dois absolument lui parler. Ce petit jeu a assez duré entre nous. Beaucoup

                      trop longtemps, mais ça doit cesser immédiatement. Demain je vais
                      retourner les chiffres. Qu’il m’embrasse ça je peux admettre, mais qu’il le
                      fasse par jalousie, ça mérite néanmoins une explication.
                             Davis qu’est-ce que tu penses de moi en ce moment mon amour ?
                      Je suis désolée. Comme j’aimerais tant remonter le temps, pour te voir à
                      nouveau sourire. Maudit Brandon. Misérable crapule va brûler en enfer.
                      Je t’aurai sois en certain. Le temps n’est qu’un facteur insignifiant dans

                      l’équation tu disais. Alors je tacherai de modérer le mien pour te voir
                      souffrir plus lentement. Tu peux me renvoyer autant de fois que tu le
                      veux, ça m’est égal, demain je te donnerai des raisons de ne plus jamais
                      m’embrasser.
                             Le crépuscule se creuse, le ciel limpide vire peu à peu d’un rouge

                      sombre de vieille plaie au noir d’encre, et les premières étoiles paraissent,
                      la lune émerge à demi.

                             Je redoutais ce moment. Il est enfin arrivé. Confuse devant la villa
                      des Magnus. J’hésite à frapper. Il me faudrait encore un peu de temps. Je
                      suis nerveuse. Si c’est un rêve pincez-moi fort. Mais pourquoi suis-je
                      venue bon sang ?

                             La salle à manger abhorre des couleurs aux nuances grises et les
                      murs sont plus sombres. Une lampe à métal est accrochée au-dessus de
                      nos têtes. Les meubles en bois se marient parfaitement avec le sol en
                      pierre. Des accessoires classiques et traditionnels y figurent également.
                      Les couverts sont raffinés, les sets de vaisselle en porcelaine, un joli

                      bouquet de fleur et trois chandeliers en argent posés sur la table. Caroline


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