Page 80 - J'aime autant te hair
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_ Cesses de t’agiter là-haut, ou tu risques de te faire mal. Quand je
                      pense que mes cheveux vont se colorer, ptz estime toi heureuse.
                             _ Ah ah ah tu ne t’en prends pas aux femmes c’est bien cela ? Si
                      j’étais un homme, tu aurais pu me frapper comme ce photographe l’autre

                      nuit ?
                             Les mots sont partis tout seul. Maintenant je prends conscience de
                      ma bêtise. Charles s’arrête au beau milieu de nulle part. Il me jette
                      violement sur du gazon tel un vulgaire sac de farine. Grace à l’alcool, je
                      fais un atterrissage parfait.
                             _ Qu’est-ce que tu viens de dire là ? Charles crispe la mâchoire. Il

                      ne va quand même pas oser me frapper.
                             _ Desserre tes poings et nous pourrons discuter. Je dis calmement.
                      Mais d’où me vient un tel courage ?
                             _ Tu sembles oublier que je n’ai d’ordre à ne recevoir de personne.
                      Tu devrais te mêler de ce qui te regarde.

                             _ Je t’ai vu frapper cet homme Charles.
                             Je me relève, et viens directement le défier. La tête rejetée en
                      arrière, il se met à rire à gorge déployée.
                             _ Tu ne manques pas d’air toi, mais attends un peu quand l’alcool te
                      serait passé.
                             Il voulut se retourner, mais je le retiens par le bras. Ses yeux
                      éclairent dans la nuit, comme ceux d’un félin.

                             _ Sinon tu ferais quoi ? Charles me toise de la tête aux pieds. Sinon
                      tu ferais quoi ? Je répète.
                             _ Il est tard, rentre chez toi. Je ne te souhaite pas bonne nuit. Dit-il
                      avant de s’en aller, me tournant ostensiblement le dos.
                             _ Je n’ai pas peur de toi Charles, non. Le froid me donne des

                      frissons. Je n’ai pas peur de toi. Bien que j’essaie de hausser le ton, il ne
                      se retourne cependant pas.
                             L’ivresse est une folie volontaire, elle fait commettre mille
                      indignités dont on rougit de sang-froid. Dis la vérité à jeun, elle perd son
                      prix dans la bouche de l’homme ivre. Je me souviens de ces deux
                      proverbes grecs.


                             Le lendemain je suis victime d’une gueule de bois. Comme disent si
                      bien les américains, tous les jours d’ivresse ont leur lendemain. La mienne
                      commence par une forte migraine. Trois appels en absence. Ma mère ne
                      m’a contacté qu’une fois. Quelle heure est-il déjà ? Neuf heures moins le
                      quart. Je comprends maintenant pourquoi Brandon a appelé.





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