Page 118 - Revue LITAR 2019
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26 : LE PROFIL ÉVOLUTIF DE L’ARTHRITE JUVÉNILE
IDIOPATHIQUE
Boussaïd S.; Bettaieb H., Hannech E., S. Kochbati .; Ben Dhaou B.; Boussema F.
Service de médecine interne Hopital Hbib Thameur Tunis
Introduction :
L’évolution de l’arthrite juvénile idiopathique (AJI) est imprévisible. Le pronostic
dépend de l’importance de l’atteinte fonctionnelle et du degré de l’invalidité qui en
résulte. Notre objectif est de préciser le profil évolutif des différentes formes
cliniques.
Matériels et méthodes :
Etude rétrospective portant sur 23 cas d’AJI colligés sur une période de 20 ans.
Résultat : Il s’agissait de 23 patients dont 16 femmes et 7 hommes. L’âge moyen
de début de l’AJI était de 11,5 ans .L’âge moyen au moment du diagnostic était de
21,3 ans. Les sous-types étaient dominés par la forme poly-articulaire séropositive
(39,1%) suivie par la forme systémique (26 %), puis par la forme poly-articulaire
séronégative (17,39) et la forme oligoarticulaire (17,39%). L’atteinte articulaire
était déformante dans 14 cas dont 6 patients ayant une AJI séronégative. Trois
patients avaient une coxite au moment de diagnostic (2 cas d’AJI oligoarticulaire et
un cas d’AJI polyarticulaire séropositive).Six patients ont développé une coxite
bilatérale au cours de l’évolution. Un patient ayant une AJI dans sa forme
polyarticulaire séronégative a développé une uvéite qui a bien évolué sous
Infliximab. Deux cas d’AJI dans sa forme systémique ont présenté une complication
grave : un cas de myocardite et un cas de syndrome d’activation macrophagique
sous salazopyrine. Sur le plan thérapeutique, 22 cas (95,6%) étaient sous un
traitement de fond: Méthotrexate (n=18), Salazopyrine (n=8), Antipaludéens de
synthèse (n=4) et le Leflunomide (n=2). Le recours à la biothérapie a été opté dans
3 cas : Infliximab, Tocilizumab et Rituximab. Seize patients (69,5 %) ont reçu des
corticoïdes. Parmi eux, 5 cas avaient une ostéoporose et 3 avaient un diabète
corticoinduit. Trois patients ont présenté une atteinte hépatique à type de cholestase
et cytolyse : un cas était sous Leflunomide et deux cas étaient sous Salazopyrine.
Quinze patients (65,2%) avaient une maladie active avec un DAS28(VS) moyen de
4 ,46. Aucun lien significatif n’a été mis en évidence entre les données relatives aux
patients et la maladie et le profil évolutif (sexe: p=0,16 ; âge du début: p=0,4 ;délai
diagnostic: p =0,11 ;FR : p=0,33 ; anti CCP: p=0,6 ;CRP: p=0,62 ; VS: p=0,661 ;
coxite: p=0,668).
Conclusion : Le pronostic de l’AJI dépend non seulement du risque évolutif, mais
également de la survenue de séquelles articulaires. Il est donc fondamental de
disposer dès le diagnostic de critères qui permettent d'évaluer le risque individuel
de progression lésionnelle de la maladie. 29