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291 : UNE MALADIE DE STILL DE L’ADULTE RÉVÉLÉE PAR UN
                SYNDROME D’ACTIVATION MACROPHAGIQUE SECONDAIRE À
                UNE INFECTION
                BADI M, NASSAR K, RACHIDI W, JANANI S, MKINSI O

                Service de rhumatologie, CHU Ibn Rochd Casablanca


                Introduction :
                Le syndrome d’activation macrophagique (SAM) est une entité rare, considéré à la
                fois comme une urgence diagnostique et thérapeutique. Elle peut être soit primitif
                soit secondaire à d’autres affections. Nous en rapportons un cas.
                Matériels et méthodes :
                Il s’agit d’un patient âgé de 21 ans, suivi depuis 2008, dans une autre structure, pour
                une  arthrite  juvénile  idiopathique  évoluant  depuis  l’âge  de  6  ans.  Mis  sous  :
                corticothérapie prolongée, méthotrexate 15mg/s pendant 2ans, anakinra 100mg/j
                pendant 3 mois. Adressé dans notre formation en septembre 2016 où le diagnostic
                retenu était une spondylarthrite axiale et périphérique. Mis sous : léflunomide puis
                adalimumab après une chimioprophylaxie tuberculeuse. Il était admis après la 3ème
                injection d’adalimumab pour un sepsis sévère à point de départ oro-pharyngé (une
                angine  érythémateuse,  une  candidose  buccale),  associé  à  une  poussée  clinique
                (articulaire,  rachidienne).  Des  lésions  cutanées  spécifiques  au  moment  du  pic
                fébrile, des signes généraux ainsi que des signes biologiques faisaient évoqués une
                maladie de Still de l’adulte compliquée d’un syndrome d’activation macrophagique
                (SAM).  Le  diagnostic  de  SAM  était  retenu  devant  :  fièvre  à  40°,  anémie,
                hyperferrétinémie  majeure,  hypertriglicéridémie,  un  infiltrat  histiocytaire
                hémophagocytaire  sur  la  biopsie  ostéo-médullaire.  HScore  :235  avec  une
                probabilité de SAM à 98%. Un bilan infectieux a mis en évidence : une candidémie
                systémique, une virémie à l’Ebstein barr virus et cytomégalovirus sur PCR. Après
                les  mesures  thérapeutiques  générales,  les  traitements  à  base  de  fluconazole,
                ganciclovir, ceftriaxon puis une corticothérapie. Evolution clinique et paraclinique
                était favorable sur le SAM. Devant la réponse partielle sur la maladie de Still, un
                traitement  à  base  d’anakinra  était  entrepris,  avec  une  bonne  réponse  clinico-
                biologique (recul de 11 mois).
                Résultat :
                Le  SAM  est  une  entité  clinico-biologique  caractérisée  par  un  état  hyper-
                inflammatoire faisant suite à la dérégulation de la réponse immunitaire cytotoxique.
                Parfois d’origine génétique mais le plus souvent secondaire et prédominant chez
                l’adulte dans un contexte d’immunosuppression, d’infection, de néoplasie ou de
                maladie auto-immune. Le pronostic est péjoratif.                                           323
                Conclusion :
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