Page 439 - Revue LITAR 2019
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vital.  On  distingue  le  SAM  primaire  essentiellement  chez  l’enfant  et  le  SAM
                secondaire (post-infectieux, néoplasique, maladies systémiques).Nous rapportons
                dans cette étude cinq cas de SAM.
                Matériels et méthodes :
                Il  s’agit  d’une  étude rétrospective  incluant  5  patients  hospitalisés  au  service  de
                rhumatologie  CHU  Fattouma  Bourguiba  Monastir  ayant  présenté  un  tableau
                clinico-biologique ou histologique suggestif de SAM sur une période de 12 ans
                (2006-2018).
                Résultat :
                Notre série comporte 5 patients dont 4 femmes et 1 homme d’un âge moyen de 32
                ans (15-53ans). Le tableau clinique était dominé par des polyarthralgies évoluant
                dans un contexte d’altération de l’état général avec : une fièvre élevée constatée
                chez tous nos patients. La splénomégalie, les adénopathies et l’atteinte cutanée à
                type  de  livédo  ou  paleur  cutanéo-muqueuse  étaient  observées  chez  2  patients.
                L’hépatomégalie  était  présente  chez  un  seul  patient.  Deux  patients  avaient  une
                détresse neurologique et respiratoire dont l’un a nécessité le séjour en réanimation.
                Les bilans biologiques avaient révélé : une bi- ou pancytopénie avec des troubles de
                la coagulation chez 3 cas (les 2 restants avaient soit une anémie profonde isolée soit
                une thrombopénie sévère) ; une cytolyse hépatique allant de 2 à 9 fois la normale
                chez  3  patients  avec  une  ferritinémie  et  hémophagocytose  au  myélogramme
                observées chez tous les patients. L’origine du SAM était infectieuse chez 2 cas,
                immunologique  chez  2  autres  cas  et  d’origine  indéterminée  chez  un  cas.  Les
                maladies sous jacentes étaient : le lupus érythémateux systémique, la polyarthrite
                rhumatoïde et la maladie de Still. Un traitement anti infectieux était instauré pour 2
                malades (2 cas de SAM d’étiologie infectieuse). Les corticoïdes sous forme de bolus
                de solumédrol 3 jours de suite puis passage à la prednisolone à la dose de 1mg/kg/j
                puis  dégression  pour  3  malades.  Deux  patients  ont  eu  une  perfusion
                d’immunoglobulines à la dose de 2g/kg/j. Le décès est survenu chez une patiente
                âgée de 41 ans, à cause d’une pneumopathie hypoxémiante non contrôlée après une
                amélioration initiale sous bolus de solumédrol et perfusions d’immunoglobulines et
                l’évolution était favorable pour le reste des patients.
                Conclusion :
                Le SAM est une pathologie rare mais grave avec des signes clinico-biologiques peu
                spécifiques qui rendent le diagnostic difficile et souvent tardif ce qui aggrave le
                pronostic. La prise en charge thérapeutique reste codifiée en fonction de l’étiologie
                retrouvée. Le traitement en absence d’une orientation étiologique spécifique n’est
                pas démuni de risques : la prescription de corticoïdes chez un malade qui présente
                une  infection  sous  jacente  peut  être  fatale.  Pour  ce,  une  enquête  infectieuse
                minutieuse et exhaustive doit être faite.
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