Page 21 - Fleurs de pavé
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Claude Cotard – Fleurs de Pavé.


            Bonne, moins bonne. Tu as tout, et il en faut   toujours
            plus.
            La   voiture,   la   TV   plasma,   les   vacances.   Mieux   que   le
            voisin.   Ça   roule   bien.   Puis   une   délocalisation   de
            l'entreprise   où tu   travaille.  L'entreprise  ferme et  donc
            c'est le licenciement pour tous ceux qui ne veulent ou ne
            peuvent suivre.
            Difficulté à retrouver du travail, surtout si tu a passé la
            trentaine, malgré tes diplômes, quand tu en as.
            Une femme qui n'accepte pas ta baisse de revenus. Qui te
            quitte. Chagrin d'amour, chagrin d'orgueil. Tu te laisse
            aller, tu baisse un peu la garde, les bras.
            La   chute   brusque   de   revenu   dans   un   couple   détruit
            souvent celui-ci à petit feu. Ce sont les disputes à cause du
            changement du niveau de vie. Puis ta femme qui tombes
            amoureuse d'un autre, qui a une bonne situation lui.
            Il a le moral, de l'humour, il peut se le permettre, il a une
            voiture, pas trop de dettes.
            Et toi, te voilà dehors, laissant ta femme et tes gosses à
            celui qui te vole ta vie, ta femme, ta famille, simplement
            parce que la conjoncture lui permet, pour l'instant, de
            pouvoir mieux prendre soin d'elle que toi.
            Pour l'instant, parce que personne n'est à l'abri d'une
            catastrophe telle qu'il m'en est arrivé une.
            Moi aussi j'étais comme lui, il y a encore un an. J'avais un
            bon travail, un bon logement, j'étais heureux, en paix.
            Oh ! on peut bien dire que j'ai été imprudent, mais tout
            concordait à m'assurer qu'il n'y avait pas de problème,
            qu'il n'y  avait pas de raisons qu'il y en ai.
            Une femme que je croyais amoureuse, un nouveau travail
            qu'on me promettait, la main sur le cœur. Et voilà.
            Et puis la roue tourne, elle tourne toujours !
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