Page 47 - Des ailes pour le Brésil
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Le silence était leur seule réponse, cette situation était
insoutenable, inoubliable !
La voiture dans le garage avait disparu, je me retrouvais anéanti,
après six ans de vie commune, à la rue, seul avec une valise et mon
attaché-case.
Le voyage retour de Seattle avait duré vingt-quatre heures et j’étais
épuisé, vidé !
Je cherche encore aujourd’hui des raisons valables pour lesquelles
elles ont agi ainsi. Pendant un bon moment, je me suis demandé s’il
y avait la possibilité « d’arranger les choses ».
Les jours suivants, après plusieurs tentatives pour leur parler,
furieux, je décidais d’engager la procédure de divorce.
Il n’y avait aucune tromperie ni aucune suspicion entre nous,
mais peut-être seulement des points d’interrogation, comme dans
beaucoup de ménages, sur l’avenir de notre couple.
Comment peut-on passer de tant de sentiments partagés à une
haine si froide ?
J’aurais préféré que l'on reste ami ou, si possible, plus tard,
qu’on le devienne, pour que perdure le lien familial, pour le bien de
ma fille. Cela fut impossible, c’était une illusion !
La raison de notre échec était peut-être cet égocentrisme invétéré
familial et la crainte pour Françoise de se fâcher avec sa famille aisée.
Cette situation d’enfant de divorcer que j’ai connu, j’aurais voulu que
ma fille ne la vive pas, tiraillée entre ses parents, ce qui fut
malheureusement le cas.
D’après les personnes qui me connaissent et qui m’ont connu, j’ai
plutôt bon caractère, je suis tolérant et facile à vivre, sachant
reconnaître mes erreurs, donc tout à fait « fréquentable ».
J’avais l’énergie et l’endurance physique et la capacité de maîtriser
mon ego et ravaler ma fierté, ce qui n’est pas tous les jours facile.
Et je connais le sens du mot empathie.
Aussi, les jugements des autres sur les revers du mariage ne m’ont
jamais affecté.
Cette habitude de critiquer, transmise de génération en
génération est désuète et très éloignée de la réalité sociale actuelle.