Page 48 - Des ailes pour le Brésil
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Bien,  plus  tard,  j’ai  eu  la  confirmation  que  ma  femme  était
                  atteinte de troubles bipolaires cela, je n’avais pas été capable de le

                  démontrer.
                      Elle était à cette époque totalement sous la coupe de sa mère, qui

                  la manœuvrait comme une marionnette.
                  Certains  symptômes  de  cette  altération  de  sa  santé  étaient  déjà

                  annonciateurs de troubles psychiques, comme une intense anxiété,
                  permanente et des comportements obsessionnels au sujet de choses
                  insignifiantes.

                   Pendant quelques années, j’ai supporté ses sautes d’humeur, ses

                  exigences.
                  Par exemple, elle contraignait avec autorité mes amis à fumer sur le
                  palier de l’escalier de l’appartement.

                  Quand je faisais couler un bain, le miroir au-dessus de la baignoire
                  ne devait pas avoir de traces de vapeur, mieux vaut ne pas parler de

                  ses obsessionnelles phobies, de la poussière et de la propreté.
                  Mes amis ne me téléphonaient plus et m’évitaient, ne comprenant

                  pas pourquoi je continuais à la supporter.
                      Elle était arrivée à faire le vide autour de moi et aussi de ma fille.

                   Ce  mariage  ne  fut  pas  pour  moi  un  long  fleuve  tranquille,  et  le
                  divorce dura cinq ans.

                   Durant notre vie commune, je dois le reconnaître, elle m’a initié au
                  plaisir de la cuisine indochinoise et à ces différentes saveurs.

                  C’est vraiment le seul côté positif que je retiens de ce mariage, outre
                  la naissance de ma fille.
                  Les  souvenirs  se  sont  envolés,  mais  la  plaie  s’ouvre  à  certains

                  moments.
                         À sa décharge, l’exemple de la vie de ses parents n’était pas un

                  modèle d’équilibre, ils avaient divorcé deux fois dans des ambiances
                  de tornades, et ensuite, s’étaient remariés par connivence pour des

                  histoires anciennes et sordides d’argent, de chantage, de débauche
                  et de coucheries.

                         Dans cette famille athée, le culte de l’argent et du paraître, « Je
                  dépense, donc je suis », était inconciliable avec mon petit salaire de
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