Page 65 - Des ailes pour le Brésil
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C’est en allant à quatre pattes ramasser l’objet du délit, que je me
retrouvai à genoux, subitement en face du président Sadate qui était
venu nous accueillir !
Il dut considérer ma posture et révérence comme une curieuse
nouvelle forme de respect à la Française.
Le même soir, après des heures de travail au siège du
gouvernement, consacraient à l’organisation du congrès nous
sommes rentrés rompus dîner à notre hôtel, l’Intercontinental.
À la fin du repas, un prince arabe s’appropria la salle du
restaurant avec sa suite, composée de femmes voilées de hijabs.
Un excellent violoniste bulgare, avec son pianiste, nous demanda
si nous désirions écouter un morceau de musique de notre choix.
Ce talentueux musicien m’apprit qu’il avait gagné le premier prix du
conservatoire de Bucarest. Curieux, je lui demandais, par défi pour
tester ses connaissances, de nous interpréter le premier mouvement
du trio pour piano de Tchaïkovski, que je trouve à la fois beau et
triste, et fort appréciable après une réunion de travail longue et
fastidieuse.
Le jeune prince vêtu de sa grande « Disais » blanche, écouta le
morceau avec recueillement, mêlé d’étonnement, puis se leva et se
dirigea vers nous pour connaître le nom de cette œuvre musicale.
Spontanément, il nous invita à sa table.
Dans cette assemblée inhabituelle et improvisée, nous passâmes une
bonne partie de la nuit au son de belles musiques, arrosées du
meilleur champagne et du spectacle incontournable des
langoureuses danseuses orientales.
Le prince, qui avait fait une partie de ces études en Suisse,
parlait un excellent français, et nous invita sur son yacht en
Méditerranée.
Évidemment, les voyages ne se passaient pas toujours aussi
agréablement.
C’est ainsi qu’en Afrique, j’ai fait connaissance avec les prisons
de la Côte d’Ivoire et du Kenya.
Avec le recul, en y repensant, les évènements se télescopent et
quelques moments cocasses ou tragiques ressurgissent.