Page 63 - Des ailes pour le Brésil
P. 63

Nous  le  découvrîmes  alors  que  les  conditions  de  paiement  des
                  soldes aux hôtels avaient subitement changé par rapport aux contacts

                  signés plus d’un an avant.
                   Maintenant trois jours avant la fin du congre tout devez être réglé.

                  Un virement bancaire peut voyager un certain temps ici.
                   Le système bancaire du Brésil étant impénétrable, il fallait surtout

                  l’éviter, nous n’avions que peu de temps pour trouver une solution
                  pour régler nos factures ?
                   Ce fut l’importante somme des droits d'inscription, payés par les

                  congressistes en billets US $ en espèce, qui nous permit de respecter

                  les  conditions  de  paiement.  Une  bonne  partie  de  la  nuit  fut
                  nécessaire pour compter ces billets, les ranger, les attacher et les
                  mettre en liasse.

                  Les dollars en petites coupures remplissaient trois grands sacs noirs
                  en plastique.

                  Protégés par deux guides brésiliens, nous organisâmes l’expédition
                  « change et paiement » de bon matin avec un taxi.

                  Nous nous rendîmes dans un quartier glauque de la ville dans des
                  officines de change visiblement douteux.

                  Quand se fut terminé après avoir passé des heures à compter et
                  vérifier, les mains dans les billets, nous avions dû maintenant utiliser

                  deux grands taxis, pour nous rendre aux hôtels
                      La  différence  de  change  entre  le  cours  officiel  et  celui  des

                  officines ayant été fructueux ; le volume, le nombre de sacs remplis
                  de billets avaient augmenté. L’inflation était galopante.
                  Nous arrivâmes tambours battants pour solder nos comptes dans le

                  premier hôtel, le Méridien, si mes souvenirs sont bons.
                         Quand nous débarquâmes dans leurs bureaux après un long

                  moment d’attente, nous avons dû compter, attribuer et répartir en
                  petit tas sur de grandes tables, les billets de cruzeiros.

                         Des  comptables  impassibles  aux  yeux  rapaces  vérifiaient
                  minutieusement sans conviction le butin qui leur était alloué.

                   Les directeurs éberlués n’avaient pas l’habitude d'être payés cash,
                  rubis sur l’ongle, mais ne pouvaient pas refuser.
   58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68