Page 58 - Des ailes pour le Brésil
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à l’étranger par les agences qui recevaient nos groupes comme un
                  passager difficile à traiter.

                  Pour  de  nombreux  voyageurs,  le  mot  « groupe »  garde  une
                  connotation discriminatoire et péjorative, comme une atteinte à leur

                  liberté individuelle.
                       Un voyageur lambda ne peut pas être traité comme un ministre

                  ou comme une personne importante, d’où la création du mot flatte
                  ego inventé par les Anglos-Saxons « VIP », Very Important Person.
                  Actuellement, vu les restrictions budgétaires, quelques VIP voyagent

                  en  groupe  pour  des  raisons  économiques,  en  oubliant  leurs

                  prétentions.
                      À  mon  époque,  les  seuls  moyens  de  communication  pour
                  organiser un voyage avec l’étranger étaient le télex - un instrument

                  de  torture  -  et  bien  sûr,  le  téléphone.  À  certaines  heures,  les
                  communications  téléphoniques  avec  l’étranger  étaient  quasiment

                  inaudibles ou bien les numéros de  téléphone étaient occupés ou
                  bien inaccessible. Le prix de l’appel était aussi dissuasif.

                       Dans les cas d’urgence, nous devions calculer le décalage horaire
                  avec notre pays et patienter durant de longues heures d’attente, pour

                  obtenir les réponses de nos correspondants dont certains étaient en
                  pleine nuit.

                      La rentabilité des dossiers nous obnubilait, le chiffre d’affaires
                  pouvait atteindre des millions de francs de cette époque.

                  Quand nous avions à calculer un devis d’un voyage, nous devions
                  prendre  en  compte  les  différences  de  change  des  monnaies,
                  l’éventualité d’une dévaluation surprise, de grèves locales, et de plus

                  l’environnent politique, période électorale, etc.
                   Nous  prenions  souvent  un  risque  financier,  c’était  pour  certains

                  pays du tiers-monde un casse-tête chronique épineux.
                  Quand  tout,  c’était  bien  passé  nous  étions  contents  et  nos

                  comptables aussi. Le suspense était passé.
                  Le cahier des charges des clients était strict, nous devions toujours

                  rechercher  le  meilleur  compromis  entre  le  prix  et  la  qualité  des
                  services.  Aussi  fallait-il  trouver  les  meilleurs  correspondants  à
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